Tunis (© 2023 Afriquinfos)- Face au tollé suscité par ses propos racistes envers les Africains subsahariens et les violentes réactions de ses compatriotes, le président tunisien a fait machine arrière. C’était lors de la visite effectuée par le Umaro Cissoko Embalo, président en exercice de la CEDEAO à Tunis.
Les migrants subsahariens n’ont toujours pas pignon sur rue à Tunis et dans plusieurs villes du pays. Selon des associations de défense des droits de l’homme, depuis les déclarations de Kaies Saïed, ils sont toujours la cible de violentes agressions, d’expulsions et de renvois arbitraires de leurs logements et lieux de travail. C’est dans ce contexte que le Président bissau-guinéen, président en exercice de la CEDEAO, a effectué une visite à Tunis.
A cette occasion, Umaro Cissoko Embalo a fait savoir à son homologue tunisien qu’il était ‘’ impensable que la Tunisie, le pays de l’ancien président Habib Bourguiba, puisse être un pays raciste », qualifiant le tollé soulevé par les déclarations du président Kaïs Saïed de « mauvaise interprétation ». Et d’ajouter ‘’ Nous sommes tous des Africains. Vous êtes vous même Africain, quelle que soit la couleur de votre peau… Nous sommes tous des frères ».
Saisissant la perche, Kaïs Saïed a répliqué : « Je suis africain et fier de l’être, et tous les Africains sont des frères », rejetant « l’accusation de racisme portée contre la Tunisie ». Il a souligné que « ce qui ne peut être accepté, c’est l’interprétation des déclarations d’une manière telle qu’elle ne sert pas l’image de la Tunisie, mais lui porte plutôt préjudice. » Et d’insister : « Nous disons à ceux qui veulent nuire à la Tunisie que vous vous êtes trompés ».
Cette visite du Président de la CEDEAO devrait marquer une baisse des tensions entre Tunis et les pays d’Afrique Subsaharienne. Des pays comme la Guinée et la Côte d’Ivoire, ont évacué des dizaines de leurs ressortissants de Tunisie.
S.B.
