Elections en Tunisie : Voter ou pas ?

Afriquinfos Editeur
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Les élections parlementaires auront lieu le 26 octobre tandis que le premier tour du scrutin présidentiel se tiendra le 23 novembre.

Cependant, tout le monde n'est pas emballé par les scrutins à venir cette année. Ceux ne souhaitant pas voter évoquent souvent leur mécontentement à l'égard des résultats obtenus par la classe politique au cours des trois dernières années, arguant que les élections de 2011 ‘n'ont apporté aucun changement'.

En octobre 2011, les Tunisiens ont élu une assemblée nationale constituante (ANC) chargée d'élaborer une nouvelle constitution après le renversement du dictateur Zine el Abidin Ben Ali. Le parti islamiste Ennahdha avait obtenu 40% des voix.

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Comme beaucoup d'autres, Nymeria s'interrogeait :

"Que faire aux élections tunisiennes ? Je n'aime aucun des partis et les votes blancs ne comptent pas."

Le 24 juin, l'utilisateur de Twitter Papillon, qui compte près de 13.000 abonnés, a posé la question suivante :

Le blogueur Saber Arabasta, qui a près de 12.000 abonnés, a répondu :

Et d'ajouter dans un autre tweet :

L'utilisateur Chikh Magon demandait :

Sur Facebook, le journaliste et blogueur Haythem El Mekki écrivait [fr] :

"Bon les pro boycott et abstentionnistes : J'aurais bien aimé vous suivre et vous soutenir, mais il faudra me dire ce que vous avez prévu concrètement et de façon pragmatique… Quel résultat espérez-vous en prônant le boycott ? Enfin mis à part le fait de nous priver des voix de ceux qui souhaitent un changement plus que quiconque… Je suis aussi insatisfait et remonté contre la classe politique que vous, voire plus, mais je ne vois que du nihilisme dans votre approche que je trouve destructrice et infantile… Pourriez-vous me convaincre du contraire ?"

Bechir Bizertino commentait :

"Tout d'abord, expliquez-nous en quoi participer aux élections pour choisir l'un de ces sales partis qui nous sont imposés changera quoi que ce soit dans le pays. Pour ma part, je ne participerai pas parce que mon vote à n'importe lequel de ces sales partis existants est sans aucune utilité ni valeur puisque toute la classe politique n'écoute que les ambassadeurs étrangers et pas les gens qui les élisent [eux]… en boycottant, au moins, je ne leur accorde aucune légitimité ni en les remplaçant [sous entendu les remplacer par d'autres personnes similaires] donc ils ne peuvent prétendre [que je -l'un des électeurs- leur accorde cette légitimité]"

Zenova Gamha Fehmi a publié ce commentaire :

"A mon avis il faut aller voter, pour un parti ou un autre, dans cinq ans si on n'est toujours pas satisfaits on votera pour un autre et ainsi de suite, c le jeu.
Il faut aller voter, c un devoir envers ceux qui sont morts pour nous l'octroyer ce droit.
Ne vous attendez pas à un miracle suite aux élections, les tunisiens ont tendance à vouloir tout tout de suite ce qui relève de l'impossible!"

Pendant ce temps, la Commission électorale indépendante lançait une campagne enjoignant les Tunisiens à s'inscrire avant le 22 juillet s'ils veulent voter. Ceux qui ne se seront pas inscrits ne le pourront pas.

La campagne cible quelque 4 millions d'électeurs potentiels non inscrits pour élire l'assemblée nationale constituante en octobre 2011.

Avec un taux d'abstention élevé estimé à 50% en 2011, la commission électorale et les groupes de la société civile s'inquiètent du fait que le taux de participation soit plus bas avec la déception croissante des gens à l'égard des partis politiques.

Photo de Afef Abrougui Ecrit par Afef Abrougui         Traduit par Celine Arnold

 

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