Le désarmement et la paix ont encore uni des artistes togolais

Afriquinfos Editeur
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Le corps artistique togolais est décidé chaque année à apporter dorénavant sa pierre à l’édification et à la consolidation durables de la culture de la paix en terre togolaise, au regard du passé politique mouvementé sur la « Terre de nos aïeux » (Togo). Cette action du monde artistique local s’inscrit dans le cadre de la « Semaine du désarmement » célébrée dans le monde entier entre le 24 et le 30 octobre tous les douze mois.

Cet engagement voilé du secteur artistique togolais est piloté par l’Amjp (Association messagère de la jarre de paix) et est encouragé par l’Unrec et le ministère de la Culture. « La Culture a été et demeure un outil efficace pour la gestion et la consolidation de la paix (…) La recherche des solutions pacifiques aux divers maux du continent noir doit incomber avant tout aux Africains eux-mêmes (…) Les artistes peuvent contribuer à ce titre à la culture de la paix à travers leurs créations », a fait remarquer Espoir Fadu (plasticien de son état), président de l’Amjp, en recadrant l’objet de cette table-ronde. « La Culture de la paix et de la non-violence est une tâche collégiale », renforcera sur le sujet Me Sessenou, actuel ministre de la Culture du Togo.

Poète, l’ancien Premier ministre togolais, Joseph Kokou Koffigoh, a abordé pour sa part le thème de cette rencontre en insistant sur les fruits que  peut et doit générer la culture de la paix dans toute société : « La paix conditionne le développement qui à son tour favorise la paix (…) La Culture impacte le développement intellectuel collectif et individuel des membres d’un groupe. Elle doit donc être mobilisée au service du progrès ». Bien plus, a mis en exergue ce politique-poète, la « Culture génère un modèle de développement de la paix dans son essence (…) De ce fait, les œuvres culturelles peuvent être vendues ou exportées au même titre que le café ou le cacao ; la Culture peut et doit donc peser dans la promotion de la paix et du désarmement. Cependant, il appartient aux artistes de se faire connaître des autorités, en s’appropriant la thématique de la paix ».

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Le jumelage de l’Art et du duo paix/désarmement doit avant tout être une impulsion étatique, dira pour sa part Lonlon K. Locoh, président de l’Unam (Union nationale des artistes et musiciens du Togo) : « Tout est question de vision politique. Au Togo, tout est souvent connecté à la politique politicienne ; il faut des efforts soutenus pour redonner à la Culture sa vraie place dans notre pays ». Encourageant la démarche des artistes togolais, le responsable de la communication du ministère de la Culture, K. Affo, leur a suggéré « de former des spécialistes autour de la mixité entre Culture et promotion de la paix ». Il a à ce titre annoncé la prochaine ré-opérationnalisation du Fonds d’aide à la Culture créé en 1990, dans l’intention de booster les rendements du monde artistique local.

Le Centre culturel Odaye et le Rajosep (Réseau africain des journalistes promouvant la paix et le désarmement) ont épaulé l’Amjp dans l’organisation de la deuxième édition de sa table-ronde annuelle.