Des rappels historiques qui pourraient sublimer les joueurs

Afriquinfos Editeur
4 Min de Lecture

Le vainqueur de la Can 2012, quelle que soit son identité, aura un œil rivé sur l’histoire du football en Afrique. L’an 2012 et le sol gabonais ont une grande valeur symbolique pour l’histoire sportive récente de la Zambie, du Ghana, de la Côte d’Ivoire et du Mali. Quadruple vainqueur de la Can, le Ghana a soulevé son dernier trophée en 1982, en Libye. Cela fait donc trois décennies que les « Black Stars » courent derrière un cinquième titre. Il y a aussi deux décennies, les coéquipiers d’Abedi Pelé échouaient en finale contre les « Eléphants » au Sénégal.

1992 occupe également une place de choix dans le palmarès de la Côte d’Ivoire en Coupe d’Afrique. C’est en 1992 que la sélection du pays d’Houphouët-Boigny a inscrit son nom sur la liste des champions d’Afrique. Une date et un chiffre qui reviennent comme des rengaines dans la bouche des Ivoiriens (joueurs, dirigeants sportifs, supporters) depuis l’ouverture de la dernière biennale du foot en Afrique. Air d’anniversaire fort symbolique aussi dans le rang des « Aigles du Mali », en cette année 2012. En effet, voici quarante ans que les Maliens furent battus en finale d’une Can en terre camerounaise, face au Congo. Ce résultat demeure jusqu’aujourd’hui le meilleur parcours des Maliens dans le tournoi panafricain. Toutes les autres bonnes prestations en Can « Aigles » ne les ont plus jamais conduits en finale.

Dans un tout autre registre, le sol gabonais rappelle des souvenirs amers à la sélection zambienne, vice-championne d’Afrique en 1994. Un an plus tôt, très précisément le 27 avril 1993, tout l’effectif zambien avait été décimé dans un crash à 500 m au large des côtes gabonaises. Parmi les trente passagers de l’aéronef qui s’était abîmé, il y avait dix-huit joueurs des « Chipolopolos », des encadreurs et le pendant féminin de la sélection zambienne. A l’image d’un pied de nez à l’histoire sportive sombre de la Zambie, l’actuel président de la Fédération de foot dans ce pays est Kalusha Bwyala ! Ce dernier, joueur phare de sa terre natale et entraîneur de sa sélection au moment du drame, avait manqué le rendez-vous avec la mort à cause d’un match de son club de l’époque, le Psv Eindhoven (aux Pays-Bas).

- Advertisement -

L’entraîneur français des « Chipolopolos », Hervé Renard, a d’ailleurs placé les prestations de son équipe durant la Can 2012 sous les funestes auspices du drame de 1993 : « Rien que le fait de se remémorer que l’équipe décimée au large du Gabon devait aller disputer un match éliminatoire du Mondial 94 à Dakar, contre le Sénégal, a une saveur singulière pour nous». La suite, on la connaît…

Les vice-champions d’Afrique 94 ont déjoué tous les pronostics en battant d’entrée de jeu le Sénégal classé parmi les favoris du tournoi continental en cours ! C’est dire que tous les ingrédients symboliques et historiques sont réunis pour que les demi-finales de la vingt-huitième Can ne soient pas de simples rencontres de football, mais surtout des occasions d’écriture de nouvelles pages plus glorieuses pour le football au Mali, en Côte d’Ivoire, au Ghana et plus que jamais en Zambie. Un défi gage de sublimation des prestations des compétiteurs et par contrecoup d’un beau spectacle.

Afriquinfos