Les corollaires de la corruption dans l’entreprise en Afrique disséqués

Afriquinfos Editeur
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De récentes études menées par l'Ong Tranparency international ont révélé que la corruption fait perdre jusqu'à 25% du Produit intérieur brut (Pib) africain. Les secteurs les plus touchés sont la Police et celui des affaires. Pour  l'Institut africain de développement économique et de planification, il ya donc lieu de prendre des décisions fermes pour combattre le phénomène.

Ce séminaire destiné aux entreprises privées est l’un des moyens pour arriver à ces fins. Pour l’IDEP, il s’agit de sensibiliser les concernés sur les «nouvelles exigences de transparence et d'intégrité». «Depuis quelques années, nous travaillons sur la transformation des économies africaines, ce qui est meilleur pour elle, qui lui permet de gagner des points de croissances ; ces croissances devraient se transformer en avantages sociaux, c'est-à-dire avoir une meilleure santé, une éduction de qualité et des infrastructures», a soutenu la directrice de l'IDEP, Dr Karima Bounemra Ben Soltane.

 Pour l’occasion, c’est le thème «Entreprises africaines, transformation structurelles et bonne gouvernance: quelles solutions face aux nouvelles exigences de transparence et d'intégrité» qui a été au cœur des échanges. Selon l'IDEP, l'un des défis majeurs pour l'entreprise africaine, au cours des dix prochaines années, sera celui de la transparence et de la gouvernance, alors qu'il existe une «corruption pandémique» notée dans les prestations de service. Plusieurs rapports le révèlent d’ailleurs.

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L’Afrique, parmi les pays les plus corrompus

Selon une étude menée par la Banque mondialegrâce au programme «Enterprise Surveys» qui permet d'étudier le secteur privé de chaque Etat,dans cent trente-sept pays, l'Afrique au Sud du Sahara occupe la sixième place sur 137 pays en ce qui concerne les transactions avec les administrations publiques pour lesquelles les entreprises ont dénoncé une demande de pot-de-vin.

La moyenne générale dégagée confirme qu'au moins 14% de l'ensemble des pays consultés ont fait état de pots-de-vin en espèces ou en nature dans le cas de l'obtention d'un document officiel ou pour les impôts. Dans les pays à revenu élevé, la proportion signalée dépasse légèrement les 3%.

La première région la plus affectée est l'Asie du Sud qui détient le plus fort pourcentage de cas signalés, soit 22%. En deuxième position, il y a le Moyen-Orient suivi de l'Afrique du Nord. Les deux régions alignent chacune 21% des cas signalés. Les deux régions suivantes sont l'Asie de l'Est et le Pacifique avec un pourcentage estimé à 20% pour chacune d'entre elles. Puis, l'Afrique subsaharienne. Elle vient en sixième position avec un score de 18%. Enfin, les dernières régions sont l'Europe et l'Asie (14%), l'Amérique latine et les Caraïbes (7%).

L'Institut Africain de Développement Économique et de Planification basé au Sénégala été créé en 1962 par l'Assemblée générale des Nations Unies. Il  a pour mission d'assurer une formation théorique et pratique, entreprendre de la recherche, offrir des services consultatifs et servir de Forum visant à faciliter un débat panafricain sur les programmes et politiques de développement et les questions connexes, au bénéfice des décideurs dans les administrations africaines.

Larissa AGBENOU