Congo : 47% de veuves maltraitées par les familles de leurs conjoints

Afriquinfos Editeur
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Alors que le monde célébrait la Journée internationale de la veuve, le 23 juin, la ministre congolaise des Affaires sociales et de la solidarité, Emilienne Raoul a attiré l'attention de la communauté congolaise sur la progression des maltraitances à l' égard de cette catégorie de femmes.

« L'année 2013 n'est pas terminée mais parmi les veuves identifiées par les circonscriptions d'action sociale à Brazzaville, 47% ont été chassées du toit familiale », a-t-elle indiqué.

La pratique est de plus en plus courante dans ce pays. Après la mort du mari, souvent principal pourvoyeur des moyens de subsistance de la famille, les proches de sa famille d'origine récupèrent l'essentiel des biens légués par le défunt, y compris la maison s'il en existait. Ainsi, des veuves se retrouvent sans toit avec des orphelins sous la main.

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Les services des Affaires sociales qui s'occupent de la question explique la montée de ce phénomène surtout par « la cupidité et la propension à un enrichissement illicite » de la part des proches des défunts. Dans cet esprit la Journée internationale de la veuve a été placée sous un thème évocateur : « Veuves et orphelins : la perte de l'époux, la perte du père = perte du toit ».

Selon les veuves, la cupidité seule cependant n'explique pas le phénomène. La situation des veuves et des enfants au Congo est, entre autres, caractérisée par « une quasi-absence de protection sociale tant du point de vue de la sécurité sociale que de la protection juridique », a soutenu Colette Mfoundou, une porte parole des veuves.

Dans ce pays, les références légales en la matière sont la loi portant protection de l'enfant et le code de la famille congolaise. Ce dernier code est actuellement en instance de révision et semble ne plus répondre à toutes les exigences de l' heure.

Une de ses dispositions sur la question stipule : « En toute circonstance, le conjoint survivant aura droit au maintien dans l' habitation principale, pendant une durée d'un an, à compter du décès ou jusqu'au règlement amiable ou judiciaire de la succession. Les héritiers pourront, avec son accord, reloger le conjoint survivant en dehors de l'habitation principale, dans les conditions analogues de ce qu'il connaissait du vivant du défunt ».