Il leur a appelé à plus de vigilance car le non respect de ce code est à la base de la violence des droits de l’homme.
En ce qui est des détentions, Frère Emmanuel Ntakarutimana, a signalé que des problèmes persistent. « Dépassement de la capacité d’accueil des prisons, des ruptures de stocks dus aux procédures administratives qui devraient être changées, vétustés des prisons, problème d’accès à l’eau potable », voilà quelques uns des problèmes répertoriés dans ce secteur selon lui. C’est aussi, a-t-il ajouté, l’emprisonnement préventif qui dépasse le moment prévu et les prisonniers qui méritent des libérations conditionnelles mais qui n’en bénéficient pas.
Le président de la CNIDH a indiqué aussi que certaines juridictions d’appel se trouvent à des longues distances et par conséquent beaucoup des gens désespèrent : « Ceux qui auraient interjeté appel ne le font pas et abandonnent leurs procès parce qu’incapable de faire tout ce trajet ou de se payer les frais de déplacement ». Frère Emmanuel Ntakarutimana, président de la CNIDH a mentionné aussi le cas des mineurs qui sont emprisonnés ensembles avec des adultes et un problème d’accès aux soins médicaux et à la nourriture. Une situation aussi préoccupante d’après lui, car les juridictions étant situés loin des lieux de détention, certains juges se désistent parce qu’ils ont peur que les prisonniers peuvent s’échapper en cours de route. Il faut noter aussi que certaines provinces ne sont dotées d’aucune prison. C’est l’exemple de la province Karusi qui doit se rabattre à la prison de Gitega : « Et quelque fois, les prisonniers sont oubliés suite au manque de moyens de déplacement ou autres ». Insistant sur ce problème financier, Frère Emmanuel Ntakarutimana a indiqué que certaines juridictions n’ont pas des papiers et des registres, ils attendent le recours des bienfaiteurs alors que cela devrait être fait par le gouvernement. Sur le cas des prisonniers abattus alors qu’ils tentent de s’évader, il estime que la professionnalisation de la police est urgente et nécessaire. Pour lui, tirer sur un prisonnier devrait être la dernière option.
Malgré tous ces défis au niveau judiciaire, le président de la CNIDH a affirmé que les violations des droits de l’homme ont diminué par rapport à l’an 2011. Il a souligné que seulement 37 cas ont été confirmés comme violation de droits de l’homme.
Il a fait remarquer cependant que les violations des droits communs restent très élevées même s’il y a là aussi une légère diminution. En effet, a-t-il précisé, en 2012, on a enregistré 338 cas d’homicide, 455 cas de coup et blessures graves, et un millier de cas de viols.
D’après lui, d’autres droits ont été systématiquement violés notamment le droit à la liberté avec plus de six ans de détention préventive pour certaines personnes. M.Ntakarutimana a affirmé que la jouissance des droits socio-économiques et culturels reste aussi une préoccupation.