Centrafrique : Violents affrontements entre les Séléka et groupes d’autodéfense à Bouca (Nord)

Afriquinfos Editeur
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Après Bossangoa (Nord-Ouest) un mois auparavant, Bouca (près 300 km au Nord de Bangui) est depuis octobre le théâtre d'affrontements armés entre les ex-rebelles qui ont pris le pouvoir le 24 mars à Bangui et les groups "anti-balaka" (entendez anti-machette) créés sous le régime de François Bozizé pour lutter contre les bandes de bandits armés désignées par "coupeurs de route" et ont entrepris, munis de fusils de chasse et de fabrication artisanale, une résistance face aux exactions de la Séléka sur les populations.

Un colonel de l'ex-rébellion a été tué lors des combats survenus mardi à Bouca, à en croire le témoignage d'un habitant de cette ville joint au téléphone depuis Bangui par Xinhua. "C'est à l'annonce de la mort de ce colonel que les ex-rebelles de la Séléka ont déclenché les hostilités dans la ville", a expliqué celui-ci. Pour l'heure, aucun bilan officiel n'est communiqué sur ces événements qui traduisent la persistance des violences et de l'insécurité en République centrafricaine (RCA) près de huit mois après l'arrivée au pouvoir de Michel Djotodia, qui apparaît comme n'ayant pas de véritable contrôle sur ses hommes, accusés par de nombreux rapports nationaux et internationaux de pillages, viols, assassinats, exécutions sommaires et autres atteintes aux droits de l'homme.

Les habitants qui se sont réfugiés à la paroisse catholique Saint François d'Assise de Bouca se sont vus encerclés par les éléments de la Séléka. "Ces habitants ont reçu un ultimatum de la part des ex-rebelles de la Séléka pour quitter les locaux. Nous allons nous réunir en conseil de sécurité pour prendre des dispositions", a déclaré le ministre de la Sécurité publique, Josué Binoua, joint mercredi matin par Xinhua.

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Jusqu'à Bangui, les Centrafricains ont perdu le sommeil. Après l'assassinat d'un magistrat samedi, la découverte mardi de six corps de soldats des Forces armées centrafricaines (FACA) flottants sur les eaux de fleuve Oubangui qui sert de limite naturelle entre la RCA et la République démocratique du Congo (RDC) voisine dans la capitale a fait accroître l'émoi au sein de la population. Dans un rapport publié par le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, l'envoi de 6.000 à 9.000 Casques bleus est préconisé pour le rétablissement de la paix et de la sécurité. Déjà, plus de 3.000 soldats de la Mission internationale de soutien à la Centrafricaine (MISCA) sous mandat de l'Union africaine (UA) doivent commencer à devenir opérationnels d'ici à décembre.