C’est une annonce faite par le ministre d’Etat en charge de la Communication, Christophe Gazam-Betty, joint au téléphone mardi à Bangui. « Le chef de l’Etat se rendra à N’Djamena », a-t-il dit sans donner d’autres précisions.
L’élection lors d’un vote par acclamation samedi à Bangui des membres présents du Conseil national de transition doté de 105 sièges confère au leader de l’ex-rébellion de la Séléka une certaine légitimité politique qui lui faisait défaut depuis sa prise de pouvoir au terme d’une offensive éclair le 24 mars à Bangui, après trois mois de conflit avec le régime de François Bozizé.
Au sommet extraordinaire de la CEEAC du 3 avril, c’est Nicolas Tiangaye, reconduit par le nouvel homme fort de Bangui au poste de Premier ministre du gouvernement d’union nationale formé début février après les accords de paix signés le 11 janvier à Libreville au Gabon, qui avait été invité par la présidence tchadienne comme chef de la délégation officielle de la République centrafricaine (RCA).
Après la suspension de la RCA par l’Union africaine (UA), ces assises avaient refusé de reconnaître l’autorité de Michel Djotodia, président autoproclamé.
Pour l’heure, rien ne sait qui sera le chef de délégation lors du rendez-vous de jeudi, qui devait initialement avoir lieu lundi mais a été reporté en raison, devine-t-on, de la poursuite des élections au Conseil national de transition, organe chargé de jouer le rôle d’une Assemblée nationale provisoire pour une période de dix-huit mois, jusqu’à la tenue de prochaines élections démocratiques.
Alors que le départ pour la capitale tchadienne est annoncé pour mercredi, les invitations ne sont pas encore parvenues aux délégués. Une situation pas du tout surprenant, puisque « de toute façon, la dernière fois on nous a saisis la veille. Moi on m’a réveillé à 22 heures pour partir », remarque un représentant de la société civile.
Ce sommet devra permettre d’entériner les nouvelles décisions prises à Bangui afin d’ouvrir la voie à transition politique effective en RCA après la prise de pouvoir de la Séléka.
Sur les dix chefs d’Etat de la CEEAC, seuls le Congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur de la crise centrafricaine, l’Equato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo et le Gabonais Ali Bongo Ondimba s’étaient joints début avril à leur homologue tchadien Idriss Deby Itno. Le Cameroun s’était fait représenter par son vice-Premier ministre Amadou Ali et la République démocratique du Congo (RDC) par son ministre de la Coopération internationale.
Les présidents béninois Thomas Boni Yayi, ex-médiateur de l’UA dans cette crise dans le cadre de son mandat d’un an de président en exercice jusqu’en janvier de l’organisation panafricaine, et sud-africain Jacob Zuma, venu annoncer le retrait des troupes de son pays après des décès lors des affrontements avec la Séléka, y étaient également présents.