Centrafrique : "La Séléka responsable du chaos sécuritaire" (colonel Narkoyo)

Afriquinfos Editeur
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"Je vous assure que nous sommes responsables de ce qui se passe aujourd'hui à Bangui et d'autres villes du pays. Et comme c'est nous qui sommes à l'origine du désordre, on assume", a déclaré dans un entretien téléphonique l'ex-gendarme de deuxième classe devenu colonel au sein de la rébellion qui a remplacé François Bozizé à la tête de la RCA par son leader Michel Djotodia.

Les huit mois d'exercice du pouvoir de l'ex-alliance rebelle hétéroclite ont engendré une grave crise sécuritaire et humanitaire ayant causé 1,6 million de déplacés sur une population de près de 5 millions d'habitants et environ 400 morts, selon les Nations Unies, un bilan d'ailleurs revu à la hausse à plus de 3.000 morts par des sources y compris judiciaires à Bangui.

Entre pillages, braquages, agressions, assassinats, exécutions sommaires, viols et autres atteintes aux droits de l'Homme, les exactions sont quasi-quotidiennes, de sorte que l'administration américaine et le gouvernement français ont rompu leur mutisme pour tirer la sonnette d'alarme en appelant à l'opérationnalisation d'une mission de paix internationale.

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"La situation ici est très confuse (…) Il y a beaucoup d'armes dans la ville de Bangui qui ne sont pas encore ramassées", admet le colonel Narkoyo pour qui cependant "60% des exactions qui se passent aujourd'hui à Bangui, ce n'est pas la Séléka". En cause plutôt, d'anciens soldats des Forces armées centrafricaines (FACA) et les bandits admis dans les rangs de la Séléka pendant l'offensive contre le régime de François Bozizé.

Michel Narkoyo fait cependant part de la détermination du nouveau pouvoir à "ramener la paix en RCA". Dans cette optique, rapporte-t-il sans précision de chiffres, "on a arrêté beaucoup de personnes. Certains sont au niveau du parquet, d'autres sont incarcérés dans les maisons d'arrêt, et d'autres enfin ont été exécutés", des exécutions extrajudiciaires. "Les suspects, on est en train de les arrêter. Cette nuit, nous avons mis la main sur deux braqueurs, ils sont à la disposition de la SRI (Section des recherches et des investigations, redoutable unité spéciale des services de renseignement qui a souvent servie de cachot pour des prisonniers politiques, NDLR)", avance-t-il.