Centrafrique : Calme précaire vendredi à Bangui après l’attaque d’anti-Balakas

Afriquinfos Editeur
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A cause de cette attaque qui survient au moment où commencent à se mettre en place officiellement la Mission internationale de soutien à la Centrafricaine (MISCA), une force multinationale sous mandat de l'Union africaine (UA) chargée de permettre la pacification et la sécurisation de ce pays d'Afrique central, et des renforts français, les habitants de Bangui ont passé une nuit difficile et longue sous une pluie battante marquée de détonations d'armes lourdes.

 La matinée de vendredi a débuté dans la peur pour les habitants des quartiers Nord de Bangui, où aucun taxi n'était visible sur les routes. La présence des hommes de la Séléka est toujours perceptible et l'on signale des exactions et représailles dans la nuit, notamment dans les quartiers à forte dominance musulmane dans le 3e arrondissement.

 Depuis jeudi soir, les forces françaises ont lancé l'opération "Sangaris" dans cette ville pour restaurer la sécurité après le feu vert du Conseil de sécurité de l'ONU pour une intervention militaire de l'Hexagone en appui de la Mission international de soutien à la Centrafrique (MISCA), une force multinationale sous mandat de l'Union africaine (UA) chargée de permettre la pacification et la sécurisation du pays.

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 Mais, les exactions n'ont pas cessé. Des corps sans vie ont é té découverts au Km5, un quartier musulman de Bangui, ainsi que sur les berges du fleuve Oubangui et dans d'autres quartiers.  

La population continuait à se refugier dans les églises et mosquées par peur de représailles. L'archevêché de Bangui a accueilli plus de 3.000 habitants du 7e arrondissement de Bangui, une situation que l'archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalaïnga, a qualifié à Xinhua de "dramatique et (d') insupportable" pour les habitants sans assistance alimentaire et sanitaire.

 A l'hôpital communautaire de Bangui, les urgentistes se déclaraient « submergés » par les blessés et les morts. N'ayant pas de temps pour répondre aux préoccupations des médias, on pouvait lire sur leurs visages la fatigue pour avoir travaillé pendant toute la nuit, comme Yves Mokoko de l'Ong internationale Médecins sans frontières (MSF) qui participe à la prise en charge des victimes de l'attaque. "On a reçu plus d'une centaine de blessées et des cadavres qui pourront atteindre 130 depuis jeudi", a toutefois indiqué à Xinhua Yves Mokoko.  

 Cette journée de combats a été baptisée "journée noire" par la population de Bangui. Les assaillants repoussés au terme de plusieurs heures d'affrontements acharnés, les forces de défense et de sécurité symbolisés par les ex-Séléka ont repris le contrôle de la ville et ses environs. Le pouvoir accuse les pro-Bozizé d'être à l'origine de ce qu'il considère comme une tentative de coup d'Etat déjouée.

 Pour le colonel Ibrahim Younès de l'ex-Séléka, les assaillants  étaient déguisés en anti-Balakas pour tromper la vigilance. "Leurs attaques nous ont surpris. Nous étions au camp de Roux (siège de l'état-major de l'armée où réside Michel Djotodia, NDLR) quand nous avions appris cela. Ces gens avaient des complices parmi la population, ils savaient où aller pour tuer les gens", a-t-il souligné à Xinhua.