Mais comment se fait-il que personne n’en parle ? A la suite du coup d’Etat du 4 avril dernier, la Centrafrique est en passe de devenir l’un des pires pays au monde. Et le plus surprenant, c’est que ni la communauté internationale, ni l’opinion, ni même la presse ne se préoccupe vraiment de cette chute progressive vers les enfers.
Le pays entier est livré à lui-même, à la merci de toutes les exactions possibles et imaginables. A Bangui, la capitale, les rebelles qui se sont emparés du pouvoir gouvernent à moitié, eux-mêmes grandement divisés. Le Président Michel Djotodia, ex-chef rebelle qui a chassé l’ex-président François Bozizé, a vaguement tenté de ramener l’ordre dans la ville. Mais qu’y a-t-il à faire quand ce sont les autorités elles-mêmes qui tuent, volent et violent, pillent et kidnappent des enfants sans arrêt ? Car aujourd’hui en Centrafrique, c’est la force qui fait autorité.
Une population abandonnée
A cet angoissant climat d’insécurité qui fait s’enfermer les habitants chez eux s’ajoutent des conditions de vie déplorables. Le pays au cœur de l’Afrique enregistre l’un des scores les plus bas de l’Indice de Développement Humain (IDH), son espérance de vie moyenne est de 49 ans et 30% ou plus de la population est menacé par l’insécurité alimentaire. Les écoles sont fermées. Quant à l’accès aux soins les plus élémentaires, la situation fait frémir à l’unisson toutes les ONG présentes sur place.
De plus, la Centrafrique est enclavée entre le Soudan, le Tchad, la RDC, le Congo et le Cameroun, une région particulièrement connue pour son instabilité. Exclue de l’Union Africaine, est complètement isolée désormais. L’Onu lui a promis 7 millions d’euros, l’UE 8 millions. Des sommes bienvenues, mais qui ne suffiront pas le moins du monde à régler le problème, à peine à améliorer les choses.
Car le chaos qu’est devenu le pays est le résultat d’une longue histoire d’instabilité politique et sociale depuis son indépendance accordée par la France en 1960. Depuis plus de 50 ans, la Centrafrique va de coup d’Etat en coup d’Etat, dans la violence et l’impunité.
On voudrait presque croire maintenant que le pays ne pourrait aller plus mal. Mais il continue à sombrer, jour après jour, mois après mois. Et si personne ne s’y intéresse, qu’en sera-t-il dans quelques mois de l’épicentre même du continent africain ?
Afriquinfos