CEDEAO : Les origines d’une crise alimentaire récurrente (INTERVIEW)

Afriquinfos Editeur
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Pour M. Ouedraogo la récurrence de ces crises dont les origines lointaines remontent aux décennies 1970 et 1980 a des implications sur l'ensemble de la sous-région, notamment la famine, le déplacement des populations et la transhumance. Mais il a indiqué que la crise alimentaire actuelle tire ses origines de la mauvaise saison pluvieuse de 2011 qui a entraîné des déficits alimentaires importants. Les principaux pays concernés sont pour l'espace CEDEAO et UEMOA, le Burkina Faso, le Cap Vert, la côte d'Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée Bissau, le Libéria, le Niger, le Sénégal ainsi que deux pays du CILSS, la Mauritanie et le Tchad.

Le président de la commission de la CEDEAO a révélé que depuis la décennie 2000, la sous-région a connu, de manières successives, plusieurs mauvaises saisons de pluies qui ont toujours conduit à des insuffisances alimentaires. Ainsi, de leur caractère conjoncturel, les crises sont devenues des crises permanentes.

A ce titre, il a cité celle de 2004-2005 qui a frappé les pays du Sahel. Cependant les dispositifs habituels de gestion des crises, déployés avaient permis d'affronter la situation, avec la contribution des partenaires et la solidarité régionale, a-t-il poursuivi.

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Il a fait remarquer que la crise de 2007- 2008 qui a suivi n'a pas concerné que les seuls pays africains car portée à l'échelle mondiale et dûe à la réduction des stocks mondiaux de céréales avec l'avènement des biocarburants dont des parties importantes sont transformées en bio fuels dans certains pays riches ou émergents.

S'agissant de cette dernière crise, M. Ouedraogo a précisé que l'Afrique et en particulier les pays du Sahel ont le plus souffert et deux années plus tard, il y a eu celle de 2010- 2011 et en 2012 "nous vivons déjà une crise dont l'ampleur s'annonce inquiétante".

Il a souligné que selon plusieurs agences humanitaires et les évaluations faites par le CILSS, environ 13 à 16 millions de personnes sont déjà dans une insécurité alimentaire grave avant même la période de soudure qui habituellement commence en juillet de la saison suivante.