Cameroun : Retour au bureau du ministre Bapès Bapès, relaxé 24 heures après une détention

Afriquinfos Editeur
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Tout comme son interpellation lundi, au moment où la psychose s’est installée dans les esprits au sein de la capitale politique dont en particulier le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) auquel il appartient, à cause d'une longue attente d'un remaniement ministériel depuis la tenue des législatives et municipales le 30 septembre 2013, la libération de ce membre du gouvernement a été vécue comme une grande surprise par l'opinion publique camerounaise.

 Louis Bapès Bapès, 71 ans, a été placé en détention préventive sans avoir été déchargé de ses fonctions de ministre, contrairement à d'autres cas antérieurs comme par exemple celui de l'ex-ministre des Mines, de l'Eau et de l'Energie, Alphonse Siyam Siwé (condamné à la réclusion à perpétuité) qui, avant d, Alphonse Siyam Siwé (condamné à la réclusion à perpétuité) qui, avant d' être mis aux arrêts au début des années 2000, avait d'abord été limogé quelques heures auparavant.

Selon le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, lors d'un point de presse mardi soir, son collègue des Enseignements secondaires, qui a par ailleurs eu à diriger pendant près de trois décennies la Mission d'aménagement et de gestion des zones industrielles (MAGZI, à capitaux publics), a bénéficié d'une "main levée d'office" de juge en application des "dispositions de l'article 222 alinéa premier du Code de procédure pénale".

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     Mais il a maintenu que "d'une part, d'après l'article 1er du Code pénal, la loi pénale s'impose à tous et que d'autre part, la procédure d'information judiciaire suivie contre lui suit son cours".

Issa Tchiroma Bakary a confirmé que son collègue des Enseignements secondaires "a été placé en détention provisoire par le juge d'instruction du Tribunal criminel spécial, dans le cadre d'une procédure suivie contre lui détournement de fonds publics".

 Louis Bapès Bapès, qui a plusieurs fois a été auditionné par les services de la police judiciaire, vit une sorte de sursis depuis l'interpellation en janvier 2010 de Catherine Abena (décédée il y a quelques jours), nommée auprès de lui comme secrétaire d'Etat aux Enseignements secondaires, ainsi que plusieurs autres de ses collaborateurs.

 Remise en liberté par la suite en raison des ennuis de santé aggravés par une grève de la faim qu'elle avait décidé d'observer pendant sa détention, Mme Abena disait s'offusquer du fait de se voir attribuer la responsabilité d'actes de détournement de fonds publics en lieu et place du chef du département ministériel dont, se défendait-elle, elle recevait, en sa qualité de secrétaire d' Etat, des ordres comme une sorte de simple agent d'exécution. Ces affaires judicaires s'inscrivent dans le sillage d'une opération "mains propres", communément appelée "Epervier", décidée par le président Paul Biya et ayant déjà conduit en prison depuis la fin des années 1990 une trentaine de membres du gouvernement (dont l'ex-Premier ministre Ephraïm Inoni) et de directeurs généraux d'entreprises publiques.