Cameroun : L’évolution des travaux de construction du barrage hydroélectrique de Lom Pangar jugée satisfaisante

Afriquinfos Editeur
6 Min de Lecture

L'opération de dérivation du fleuve Lom a commencé le 29 juin par la démolition progressive, en aval et en amont, des digues de protection. Depuis le 11 juillet, les eaux du Lom s'écoulent en empruntant les tunnels de l'ouvrage de dérivation construit à cet effet.

Le directeur général de la société publique Electricity development corporation, Theodore Nsangou, qui a hérité de la maitrise d'ouvrage du projet Lom Pangar pour le gouvernement camerounais, s'est félicité de la mise en service de cet ouvrage de dérivation. "La dérivation est un processus complexe qui peut échouer. Heureusement, les ingénieurs ont réussi cette opération avec 15 jours d'avance sur les délais préétablis", a-t-il déclaré à la presse.

Selon Theodore Nsangou, les délais seront respectés, à savoir la mise en eau provisoire du barrage dans un an, et le démarrage définitif en 2016. Parallèlement à la mise en service de l'ouvrage de dérivation, les travaux se poursuivent sur le site à un rythme accéléré. Dans un brouhaha du ronflement d'engins et de machines, la centrale à béton fonctionne de façon optimale pour ravitailler le chantier avec 500 m3 de ciment par heure. La station de concassage produit les différents agrégats et la carrière étendue sur plus de 9ha fournit la matière première au concasseur des roches. De même, des échafaudages sont construits aux quatre coins du chantier. Plus de 800 personnes: ingénieurs, ouvriers, Chinois et Camerounais s'appliquent ainsi à la tâche, a constaté Xinhua. China international water and electric corporation (CWE) au Cameroun, le maître d'œuvre, a indiqué également, par la voix de son directeur général Jiang Huiwein, que l'évolution des travaux de construction était satisfaisante. "La dérivation est un succès. Toutes les équipes camerounaises et chinoises travaillent sans ménage pour résoudre les problèmes rencontrés sur le chantier", a déclaré Jiang Huiwein, en précisant toute fois que "beaucoup de choses restent à faire pour parachever le projet". Suite au bon déroulement des travaux, des partenaires du Cameroun sont prêts à apporter les financements nécessaires pour " construire l'usine proprement dite", a indiqué à Xinhua le représentant résident de la Banque de développement des Etats de l'Afrique Centrale, Beringar Maïna Ndomnabaye. "Les conditions du premier décaissement de 25 milliards de FCFA (environ 50.000.000 USD) sont déjà remplies," a-t-il indiqué.

- Advertisement -

L'ouvrage de dérivation, structure en béton armé constituée de deux murs d'entonnement, deux murs d'évacuation et cinq tunnels de 6m de large, 9m de hauteur pour 1,5m d'épaisseur, a pour finalité de permettre la construction du barrage hors d'eau, par le basculement du fleuve d'une rive à l'autre. La dérivation provisoire du fleuve Lom ouvre ainsi la voie au lancement des travaux de la deuxième phase, à savoir: le traitement de la fondation du barrage, la réalisation proprement dite du massif central du barrage en béton. La dérivation va aussi permettre l'installation d'équipements hydromécaniques et la construction des digues latérales en remblai. La phase 3 concernera l'achèvement de l'ensemble des travaux de construction du barrage après fermeture des vannes de dérivation. D'une hauteur maximale sur fondation de 45 mètres, la structure centrale concentrera l'ensemble des équipements sur une longueur de 182 mètres, pour un volume total des remblais de 2,5 millions de m3, dont 1,4 millions de m3 de matériaux latéritiques, 800.000 m3 d'enrochements et 300.000 m3 de matériaux concassés.

Le projet Lom Pangar consiste en la construction d'un barrage hydroélectrique de retenue d'une capacité de 6 milliards de m3, une centrale hydroélectrique au pied du barrage d'une puissance de 30MW, une ligne électrique de transport, ainsi qu'un ensemble de mesures environnementales et sociales. En dehors de la construction du barrage, le projet Lom Pangar va contribuer à l'amélioration des niveaux de vies des populations locales à travers la construction d'ouvrages socio-collectifs et la création de 3.500 emplois. Ces projets sociaux sont encadrés, au plan opérationnel, respectivement par le plan d'indemnisation et de réinstallation (PIR) et le plan de gestion environnementale et sociale (PGES).

 Le projet dont la pose de la première pierre a été faite le 3 août 2012 par le président de la République Paul Biya, est financé conjointement par le gouvernement du Cameroun à hauteur de 62 milliards de francs CFA (environ 124 millions USD). La contribution attendue des bailleurs de fonds (Agence française de développement, Banque africaine de développement, Banque de développement des Etats de l'Afrique Centrale, Banque européenne d'investissement, Banque mondiale) était de 178 milliards de francs CFA (environ 356 millions USD).