Burundi/Offenses scripturales: Défigurer P. Nkurunziza, désormais un sport scolaire?

Afriquinfos
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Leurs camarades du lycée communal Gihinga ont aussi refait le portrait physique de leur Président dans leurs manuels scolaires dans lesquels, les yeux du Chef de l’exécutif burundais sont troués ou il est carrément objet d’insultes. Conséquence immédiate, ils sont plus de 230 apprenants à être exclus de leur établissement.

«Nous avons décidé de chasser temporairement quelque 230 élèves de quatre classes de 8e et de 9e années du Collège communal de Gihinga lundi, parce qu’ils ont refusé de dénoncer ceux qui parmi eux ont abîmé une photo de son excellence le Président de la République », a justifié Aloys Ngenzirabona, administrateur de la commune de Gisuru.

A l’en croire, la décision de renvoyer les élèves est relative au refus de collaboration des élèves. «Nous leur avons donné des papiers pour qu’ils y notent les noms des responsables, mais ils nous ont rendu des feuilles vierges», a-t-il expliqué, en voilant l’échec de l’opération.

Cela fait une semaine que les autorités de l’éducation dans ce pays tentaient d’amener les élèves à dénoncer les auteurs des fameux gribouillis.

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De guerre lasse, ces autorités ont décidé de renvoyer les élèves «jusqu’à ce qu’ils se décident à dénoncer les responsables de cet acte ignoble», a justifié A. Ngenzirabona.

Ruziba, Gihinga, Muramvya sont les principaux établissements scolaires où Pierre Nkurunziza rencontre de plus en plus la fronde des élèves.  Mais, selon des estimations, une dizaine d’écoles seraient concernées par cette vague d’offenses scripturales.

Au lycée de Muramvya le 03 juin dernier, 11 élèves avaient été inculpés et incarcérés pour avoir gribouillé des photos de leur Président. Parmi eux, six (06) élèves considérés comme mineurs ont recouvré la liberté tandis que les cinq  (05) autres pris pour des majeurs sont en attente de leur procès. Pour Emmanuel Niyungeko, gouverneur de Muramvya, ces sanctions sont justifiées puisqu’à l’en croire, personne ne doit offenser un roi qui est une émanation divine. «Aujourd’hui, le roi du Burundi, c’est le Président Nkurunziza », a-t-il indiqué.

C’est à Ruziba que le phénomène a commencé il  y a une semaine. Plus de 300 collégiens avaient été renvoyés avant d’être autorisés  à réintégrer leurs classes. Toutefois, l’enquête continue afin d’identifier les fautifs.

Anani   GALLEY