Bob Rugurika est accusé d’être impliqué dans le meurtre de trois religieuses. A Bujumbura, la capitale, dès l’annonce de sa libération, des milliers de populations sont descendus dans la rue pour le porter en triomphe.
Malgré la mise en garde du ministre de l’intérieur Edourad Nduwimana, les Burundais ont bravé l’autorité pour manifester leur joie. Les forces de l’ordre déployés et équipées de matériels anti-émeutes, n’ont pu rien faire pour arrêter la déferlement des manifestant. Selon des sources, hommes, femmes, fonctionnaires, chômeurs et enfants ont tenu à manifester leurs soutiens au journaliste. C’est une liesse populaire qui était dans les rues de Bujumbura ce matin. «Le courage de Bob Rugurika a déteint sur nous, nous n’avons plus peur de leur police, de leurs armes », a affirmé une vielle femme présente à la manifestation.
Dans la foulée, Bob Rugurika a animé une émission au cours de laquelle, il a tenu à remercier les manifestants et déclaré que les assassins seront connus tôt ou tard. Une déclaration qui risque de créer des insomnies dans le camp du parti au pouvoir. Le général Adolphe Nshimirimana (ancien numéro trois du pouvoir à la tête des renseignements généraux burundais, aujourd'hui chargé de mission à la présidence) est soupçonné d’être derrière les meurtres des trois religieuses.
«Nous sommes satisfaits, même si le dossier reste pendant devant la justice (…). Nous continuons de demander que toute la lumière soit faite sur les vrais assassins des trois sœurs », a déclaré l’avocat de Bob Rugurika.
Bob Rugurika a été arrêté et incarcéré le 21 janvier dernier. Il est accusé d’être impliqué dans le meurtre de trois religieuses blanches dont les faits remontent en septembre 2014. La justice burundaise a requis contre lui, d’autres chefs d’accusation « complicité d’assassinat », « manquement à la solidarité publique », «violation du secret d’instruction » et « recel de malfaiteurs».
Anani GALLEY