Tous les acteurs concernés par la crise socio-politique du Burundi étaient représentés à la cérémonie d’ouverture des pourparlers qui ont commencé ce 28 décembre, au Palais présidentiel d’Entebbe, près de la capitale Kampala.
Le Conseil national pour le respect de l’accord d’Arusha et la restauration d’un État de droit au Burundi (Cnared), coalition de tous les groupes opposés au troisième mandat du président burundais Pierre Nkurunziza, prend part également à la discussion.
Le Conseil a en outre indiqué par la voix de son porte-parole, Pancrace Cimpaye, que celui-ci allait «demander avant toute chose un arrêt immédiat des massacres, car on ne peut pas négocier alors que des gens sont en train d’être tués».
Le ministre des Relations extérieures du Burundi, Alain Aimé Nyamitwe, quant à lui pose une série de conditions et de limites à la participation du Gouvernement: «D’abord, il s’agit du dialogue, pas de négociations. Deuxièmement, pour nous nous avons clairement indiqué au facilitateur que nous n’allons pas cautionner, ni légitimer, les putschistes, ni le mouvement putschiste».
Le gouvernement refuse notamment de discuter avec le Conseil national pour le respect de l'accord d'Arusha et la restauration d'un Etat de droit au Burundi (Cnared) en tant qu’organisation, plateforme créée par des anciens du régime de Pierre Nkurunziza, des opposants politiques et des membres de la Société civile, qui demande toujours le départ du président burundais.
Pour l’opposant Charles Nditije, l’une des très rares figures politiques d’opposition, la médiation ne doit pas se tromper : «Il est important et nous soulignons cela, surtout vis-à-vis de la médiation, le pouvoir de facto de Nkurunziza, il est partie prenante au conflit. Il n’a pas à imposer la méthodologie parce qu’il est le mal absolu. Toutes ces victimes, ces assassinats, ces enlèvements, c’est de la faute du troisième mandat», a-t-il affirmé. Des propos qui dénotent la difficulté de la tâche qui attend les négociateurs ou facilitateurs.
V. Akpéné & Pierrette Amah