Comme en 2011, le rapport 2012 du REN-LAC sur l'état de la corruption au Burkina n'a pas évolué au Pays des hommes intègres, car la douane, le ministère de l'Economie et des Finances et les membres du gouvernement maintiennent le cap et gardent la palme de la corruption.
Il ressort de l'enquête qui a concerné 2000 personnes que 87% des enquêtés trouvent que les pratiques de corruption sont fréquentes, voire très fréquentes au Burkina Faso, 32% pensent que la corruption a évolué par rapport à 2011.
Comme pratiques relatives à la corruption, les enquêtés citent les pots-de-vin dans le domaine des marchés publics, les paiements de sommes d'argent avant services rendus dans les services de l' administration publique.
Sur le classement fait par les enquêtés sur les services les plus corrompus, le rapport cite en première position la douane, suivie de la police municipale et de la justice parmi les services de l'administration publique. Les services des impôts ont cependant amélioré leur position, indique le rapport.
En ce qui concerne les entités administratives, le ministère en charge de l'Economie est classé premier suivi du ministère en charge de la Jeunesse et de celui des enseignements secondaires, supérieur.
Le classement fait par les enquêtés au niveau du personnel des entités administratives place les membres du gouvernement en tête des agents de l'Etat les plus corrompus, suivis des élus et des cadres.
Sur les causes de la corruption selon la perception des enquêtés, il ressort que la petite corruption active et passive des agents publics serait due au contexte national, notamment aux bas salaires, à la vie chère, à la pauvreté généralisée et à l' impunité des auteurs de corruption.
En ce qui concerne la corruption des grands commis de l' administration publique (maires, directeurs généraux, membres de l' exécutif et du législatif), les enquêtés estiment qu'elle est causée par la cupidité (45%), le manque d'intégrité ou de conscience professionnelle (19%), la passion démesurée du gain facile (14%) et l'impunité (11%).
Comme solutions proposées par les enquêtés, il faut donner l' exemple en sanctionnant comme il se doit les auteurs d'actes de corruption, améliorer les conditions de vie et de travail des populations, sensibiliser les populations, féliciter et récompenser les bons exemples.
