Burkina Fao : La sous-nutrition tue toujours les enfants (Melinda Gates)

Afriquinfos
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Ouagadougou (© Afriquinfos 2017)-La sous-nutrition reste « une des plus grandes tueuses d’enfants au Burkina Faso », rappelle dans un entretien à l’AFP Melinda Gates, l’épouse du milliardaire Bill Gates, dont la fondation va investir 45 millions de dollars dans des programmes de nutrition et de planification familiale dans ce pays.

Au Burkina, pays de 20 millions d’habitants parmi les plus pauvres de la planète, près de 40% des décès d’enfants de moins de 5 ans sont attribuables à la sous-nutrition et près d’un quart des enfants souffrent de retards de croissance, selon des données fournies par la Fondation.

« Si on s’intéresse aux enfants dans un pays et si on veut qu’ils atteignent leur potentiel maximum, alors ils ont besoin d’être nourris correctement », souligne Melinda Gates lors d’une visite cette semaine à Ouagadougou.

Elle insiste aussi sur la bonne alimentation des mères pour qu’elles puissent donner naissance à des enfants sains.

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– L’importance de la contraception –

Soulignant le lien entre « nutrition et agriculture », Mme Gates est convaincue qu’il faut favoriser le développement des activités agricoles des femmes et notamment les aider à développer leur cheptel de volailles. « Plus de 90% de la population au Burkina Faso travaille dans l’agriculture, beaucoup sont des femmes et la plupart d’entre elles ont des volailles ».

« Elles peuvent évidemment utiliser la volaille pour nourrir leur famille, mais elles peuvent aussi utiliser le revenu additionnel de la vente de poulets au marché pour acheter d’autres éléments nutritionnels pour nourrir leurs enfants et surtout leurs bébés » ainsi qu' »utiliser les œufs comme complément alimentaire », explique Mme Gates.

« Quand on commence à sortir de la pauvreté, on change ce qu’on donne à manger à ses enfants », souligne-t-elle.

Mme Gates, dont la fondation est particulièrement active dans le domaine de la planification familiale, continue à plaider pour un meilleur accès des femmes à la contraception.

La fondation a ainsi alloué 10 millions de dollars à des programmes de contraception, qui doivent permettre aux femmes de planifier et d’espacer leurs grossesses.

« Si les femmes n’ont pas accès à la contraception, elles sont enfermées dans un cycle de pauvreté. Quand une femme a plusieurs enfants à la suite, elle ne peut pas bien les nourrir, ils ne grandissent pas correctement et la famille n’a pas les ressources pour les éduquer », souligne-t-elle.

Vignikpo Akpéné