Intervenant dans la presse locale, M. Sahbani a qualifié le climat social de "tendu" en Tunisie, tout en admettant que la relance économique en Tunisie dépend de "l'éclosion d'une nouvelle génération d'entrepreneurs", d'autant plus qu'il faut avoir "une bourgeoisie nationale car une démocratie sans base sociale n'a pas d'avenir".
Malgré les dégâts enregistrés depuis la révolution de janvier auprès des entreprises, la majorité des opérateurs économiques tunisiens tentaient depuis lors à remédier à cette situation incertaine et aggravée par des grèves et des sit-in, à travers "la préservation de la sérénité de ces entreprises en refusant toute forme d'anarchie et d'extrémisme", a souligné M. Abdessatar Sahbani.
Pour la période à venir, le sociologue tunisien voit qu'il faut revoir, entre autres, la gestion de l'entreprise tunisienne d'une face générale. "Le pays a besoin d'une nouvelle génération d'entrepreneurs, ceux qui osent innover", a-t-il expliqué.
"Le climat social dépend aussi de l'environnement de l'investissement, il faut donc motiver davantage les entrepreneurs pour qu'ils investissent dans les régions défavorisées", a précisé M. Sahbani.
S'adressant aux chefs d'entreprises tunisiens, le sociologue a insisté sur leur devoir de réviser la manière dont ils gèrent leurs entreprises, "dont 80% sont des petites et moyennes entreprises (PME) qui n'emploient pas plus de 10 personnes".
"Le capital concurrentiel de ce genre d'entreprises reste faible dans la conjoncture mondiale actuelle, d'où la nécessité d'investir dans le développement des ressources humaines et de tout revoir", a-t-il indiqué faisant allusion à la révision de la technologie utilisée, le schéma communicationnel et les circuits de distribution.
Pour le secteur privé, M. Sahbani réalise qu'il "n'a pas joué son rôle d'acteur de développement dans les régions défavorisées et il est appelé aujourd'hui à revaloriser son capital humain et à faire preuve d'esprit de citoyenneté".
