Tunisie: la responsabilité et le travail de la future Consitituante

Afriquinfos Editeur
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"Le chiffre le plus important de ces élections n'est autre que celui relatif au taux de participation des Tunisiens en faveur du Mouvement Ennahdha, soit plus de 80%, ce qui reflète la confiance des Tunisiens qui ont préféré attendre pendant des heures pour exprimer librement leur choix", a souligné Mohamed Trabelsi, représentant du Mouvement Ennahdha.

En dépit des résultats affichés, a-t-il ajouté dans une interview accordée mercredi à l'Agence de presse Xinhua, " l'essentiel demeure le bon déroulement du processus électoral et le respect du verdict des urnes", argumentant ses dires par le fait que "la période à venir en Tunisie, sera plus dense vu les échéances politiques qui profilent, dont les élections législatives et municipales".

"Les citoyens tunisiens ont fait preuve d'une certaine maturité et intelligence politiques, en ne votant pas pour un seul parti qui gouvernerait seul, d'autant plus qu'ils n'ont pas trop éparpillé leurs voix", a-t-il expliqué.

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Selon le représentant du Mouvement Ennahdha, "les électeurs tunisiens ont voté pour des partis qui ont milité pour des années et des années contre le régime dictateur de Ben Ali, pour des partis qui sont aptes de travailler dans un climat de consensus et qui regroupent des personnes ayant dévoué leur existence au service de la patrie".

Les résultats partiels provisoires du scrutin, annoncés par médias et confirmés par l'Instance Supérieure Indépendante pour les Elections, ont surpris plusieurs acteurs politiques, organes de la société civile voire même le Mouvement Ennahdha.

"On n'a pas attendu vraiment un taux pareil de participation, non plus à environ 40% des voix au scrutin pour le Mouvement Ennahdha", a affirmé M. Trabelsi.

Toutefois, a-t-il poursuivi, "la réussite du Mouvement aux élections est tributaire, outre la confiance des électeurs, d'un programme électoral aussi riche que consistant, dont l'élaboration a été partagée entre près de 200 cadres du Mouvement en collaboration avec certains experts tunisiens et étrangers".

Selon lui, l'arbitre qui a tranché lors de ces élections historiques en Tunisie n'est autre que le peuple qui a voté le programme électoral le plus adapté à ses attentes et aspirations.

Evoquant l'Assemblée constituante et la période de transition avant la composition d'un nouveau gouvernement et l'élection d'un président provisoire, le Mouvement Ennahdha voit que la Tunisie ne supporte plus un seul parti au pouvoir, "ce qui explique l'intention exprimée à mainte reprises par le Mouvement Ennahdha de former un gouvernement d'unité nationale en Tunisie", a souligné M. Mohamed Trabelsi.

"Alors que le 14 janvier dernier était le jour de la chute d'une dictature, le 23 octobre 2011 demeure celui de la pose de la première pierre d'édifice de la démocratie en Tunisie, où chaque citoyen aura une voix qui défendra ses droits et ses attentes", a- t-il expliqué.

Le Mouvement Ennahdha a renouvelé, dans ces sens, son engagement total dans la construction d'une "nouvelle Tunisie, où la décision revienne à la contribution de tous les acteurs et forces politiques et à la participation des toutes les composantes de la société civile".

"Il y aura énormément du travail à faire prochainement à la lumière de la crise sociale étouffante, une économie qui souffre depuis le 17 décembre 2010 et surtout un dossier sécuritaire à traiter minutieusement", a-t-il insisté dans une allusion aux priorités qui se présentent actuellement devant le Mouvement Ennahdha.

S'agissant de la composition de l'Assemblée constituante, elle sera décidée, selon M. Trabelsi, par les urnes et personne n'est capable de l'annoncer actuellement.

"Cette institution représentative de la volonté populaire tunisienne veillera principalement sur la rédaction d'une Constitution qui fera passer la Tunisie à un Etat d'institutions élues par le peuple", a-t-il déclaré.

L'Assemblée constituante aura également pour tâche, selon le Mouvement Ennahdha, de mettre en place des institutions d'Etat solides et représentatives des différentes composantes de la société civile, notamment "une institution médiatique qui libérera les journalistes et opérera dans toutes transparence et responsabilité son rôle de contrôler la vie politique, économique voire même sportive" du pays.

L'Assemblée constituante formera, par ailleurs, un nouveau gouvernement, étant donné que la validité de l'ancien gouvernement du président intérimaire Foued Mebazaa et son premier ministre provisoire Béji Caïd Essebsi vient d'écouler", a précisé M. Trabelsi.

Dans le cadre de l'ouverture sur son environnement régional, continental et international, "la nouvelle Tunisie essayera pleinement, selon le représentant du Mouvement Ennahdha, de promouvoir et améliorer ses relations de partenariat avec les puissances économiques émergentes, essentiellement celles du continent asiatique.

"La Chine pourrait en effet être l'un des partenaires économiques stratégiques de la nouvelle Tunisie", a-t-il annoncé tout en formulant son souhait de voir le flux des investissements chinoises accroître en Tunisie.

"Les entreprises, investisseurs et commerçants chinois pourront visiter prochainement la Tunisie qui demeure un vrai potentiels pour les affaires, le commerce et les investissements, notamment dans les domaines touristique et culturel, dans le cadre d'échanges fructueux pour les deux pays et dans le but de promouvoir davantage la coopération entre le marché tunisien et le marché asiatique", a conclu M. Mohamed Trabelsi.