Tunisie-Elections: Le futur de la Tunisie ne peut pas être pire que son passé

Afriquinfos Editeur
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Quelques minutes ont été suffisantes pour voir une centaine de citoyens tunisiens en file indienne qui attendaient, visages entre souriant, crispé et détendu, de déposer leurs bulletins aux urnes.

"Je préfère toujours être le premier dans plusieurs domaines, notamment, les élections d'aujourd'hui qui demeurent une étape des plus décisives dans l'histoire de la Tunisie puisqu'elle nous fera oublier l'ère de la dictature et de la corruption", a souligné à l'agence de presse Xinhua, Dr. Imed Dabbabi à sa sortie d'un bureau de vote situé au quartier Mutuelle Ville, au nord de Tunis.

Premier électeur à voter dans ce bureau, Dr Dabbabi, 35 ans, a estimé que "ces élections apporteront paix et justice sociales aux Tunisiens surtout que toutes les conditions favorables sont là pour servir la Tunisie".

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 "Bien que je boycottais auparavant les élections et toute participation politique à cause des pratiques illégales et injuste de l'ancien régime, j'ai senti en mettant mon choix à l'urne une fierté absolue : ma voix va être prise enfin en considération pour l'intérêt de mon pays", a-t-il poursuivi.

 En attendant son tour, Salma Smiri, 27 ans, n'a pas manqué d'afficher son optimisme et sa joie quant à l'ambiance générale qui a caractérisé les premiers pas de l'opération de vote.

 "Ces élections, a-t-elle souligné, devront donner naissance à une nouvelle Tunisie fondée essentiellement sur la liberté d'expression, la liberté d'être différent, et surtout la liberté de la femme pour ainsi garantir le non-retour d'une nouvelle dictature sous un autre nom".

Pour Mme Néjia Chourou, 43 ans, "ces élections pourraient changer le vécu des Tunisiens et Tunisiennes en valorisant leurs vies et renforçant leur citoyenneté ô combien manipulée avec l'ancien régime déchu".  

Quelques minutes avant de passer voter, Mme Chourou a ajouté que "c'est la première fois de ma vie que je vote. Une semaine auparavant, j'hésitais tout le temps d'être ici aujourd'hui, mais finalement ma citoyenneté et mon amour à la Tunisie m'ont convaincu".

Elle pense que "les droits de l'Homme et leurs préservation demeurent indispensables dans le nouveau paysage politique tunisien", tout en insistant sur le volet sécuritaire qui doit être en faveur du citoyen en dépit de ses orientations politiques ou idéologiques.

 Le nombre élevé d'électeur a également étonné Dr Mohamed Ridha Mrad, qui allumera en avril prochain ses 90 bougies, et qui avait été présent depuis les élections de l'après indépendance (1956) et durant toutes les échéances qui l'ont suivi jusqu'au 23 octobre 2011.

"Le nombre des Tunisiens venus voter aujourd'hui m'a vraiment impressionné. Heureusement, tout a changé et le peuple a bien défendu sa dignité, ses droits, sa citoyenneté et son patriotisme".

Ophtalmologiste de formation, Dr Mrad a rassuré que "le future de la Tunisie ne peut aucunement être pire que son passé", tout en exprimant son inquiétude quant au nombre élevé des partis politiques en Tunisie qui "ne fera pas de bien à l'unification de la décision politique de l'Etat tunisien".

Faisant partie du réseau d'associations de la société civile "Mourakiboun" (Observateurs), Boutheina Ben Khémis, observatrice, a exprimé à l'agence Xinhua, en observant l'opération de vote, sa surprise agréable quant à l'affluence remarquable des électeurs de bonne heure.

"Ce qui m'a vraiment surpris, c'est le nombre élevé des électeurs venus voter, notamment ceux qui n'ont pas été inscrits. Ce qui prouve leur optimisme, confiance, motivation ainsi que leur aspiration à une vie politique participative garante de la stabilité et la prospérité du pays".