Le président tunisien critique la politique migratoires de certains pays

Afriquinfos Editeur
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A cette occasion, M. Mebazaa a dénoncé l'attitude de certains pays dont le seul souci était d'accélérer le rapatriement des Tunisiens qui y ont trouvé refuge en raison de l'insécurité prévalant alors en Tunisie au lieu de leur offrir hospitalité et assistance.

"Les pays européens ont certes toute latitude de mettre en place des politiques migratoires et de gérer les frontières conformément à leurs intérêts, mais il est du devoir de la Tunisie d'assurer le retour de ses enfants au bercail dans des conditions préservant leur dignité", a plaidé M. Mebazaa, ajoutant que "pour cela, la Tunisie a besoin de tout le soutien et l'aide nécessaires pour faciliter la réinsertion des migrants rapatriés".

Le président intérimaire tunisien a insisté que "la Tunisie s'emploiera à réaliser un développement équitable et intégral afin de garantir la liberté et la dignité à tout son peuple et pour qu'aucun tunisien ne soit, à l'avenir, acculé à se réfugier hors de la patrie indépendamment des raisons de le faire".

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S'exprimant devant le Comité exécutif du HCR, le président intérimaire tunisien a également mis en exergue l'importance de tirer des enseignements de la crise humanitaire vécue par la Tunisie durant les derniers mois au niveau des frontières avec la Libye. Une crise que "la Tunisie est parvenue à gérer en dépit des conditions économiques et sociales difficiles du pays".

Selon l'agence de presse tunisienne TAP, Foued Mebazaa a lancé un appel pressant afin "d'étudier en urgence la situation de près de quatre mille réfugiés hébergés dans des camps en Tunisie et qui n'ont pas encore regagné leurs pays en raison des conditions internes".

"La communauté internationale devrait se mobiliser davantage pour garantir le rapatriement de ces réfugiés", a souhaité M. Mebazaa. Il a rappelé que la Tunisie a enregistré le passage de 900 mille réfugiés fuyant la Libye, évoquant avec "amertume et beaucoup de regret la polémique suscitée dans des milieux européens au sujet de l'arrivée illégale de quelque milliers de migrants tunisiens sur le sol italien".

Sur un autre plan, le président tunisien a fait part de son étonnement de voir certains pays développés réticents à accueillir les émigrés alors que paradoxalement, les pays en développement accueillent à eux seuls 80% de l'ensemble des réfugiés dans le monde, en dépit de leurs ressources limitées et des défis auxquels ils sont confrontés en matière de développement.

"Il est impératif, a-t-il révélé, d'inscrire les principes de solidarité et de coopération équitable en matière de partage des charges d'une manière formelle et claire dans les chartes internationales y afférentes afin qu'ils constituent la base d'une action humanitaire à caractère obligatoire".