Libye: conditions vitales pour le rétablissement

Afriquinfos Editeur
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Dans une interview accordée mardi à l'Agence de Presse Xinhua, M. Maalla a évoqué l'avenir de la Libye de l'après-Kadhafi, soulignant que "le rétablissement de la Libye dépendra de trois conditions vitales à savoir le désarmement des civils, la restructuration de l'armée et sa formation, ainsi qu'une sage approche politique notamment par rapport aux groupes extrémistes".

 Parmi les priorités, voire même les défis auxquels le CNT sera confronté prochainement, M. Maalla cite notamment la reprise du cycle économique du pays à travers l'incitation à l'investissement notamment étranger, la réanimation de la situation sociale, mais surtout le rétablissement de l'ordre et la garantie du volet sécuritaire de civils.

Estimant que la période transitoire en Libye nécessitera entre six et huit mois, M. Maalla n'a pas manqué d'exprimer ses inquiétudes quant au processus de transition en Libye. "Dans le cas de l'absence de ces trois conditions précitées, le cas libyen serait probablement semblable à celui de l'Irak ou de la Somalie, voire pire, où l'anarchie prédominait".

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 "C'est vrai que le régime Kadhafi s'est effondré ou presque, mais ses résidus sont encore là", a expliqué le conseiller tunisien auprès du CNT depuis des mois, ajoutant qu'une "grande quantité de missiles à moyen portée et d'autres de type SAM ( missiles anti-aérien) sont encore dans la nature. Tandis que les forces de l'OTAN n'ont saisi que des missiles balistique".

Toujours en fuite, le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi n'a pas encore jeté l'éponge en Libye. "Seule sa capture pourra clôturer le dossier libyen", a ajouté M. Maalla, sinon "Kadhafi suivra les pas de Ben Laden qui a trouvé en Afghanistan un fief propice pour la direction de ses interventions. Dans ce cas, Le Sahara libyen semble être le terrain le plus familier et adéquat pour Kadhafi pour s'installer et mener ses opérations".  

 En ce qui concerne les opérations de l'OTAN et son intervention en Libye, M. Maalla a bien confirmé que "conformément à la résolution onusienne en la matière, la mission de l'OTAN touche certes à sa fin, dès la libération entière du territoire libyen des griffes du régime Kadhafi et le désamortissement de toute menace sur les civils libyens".

"Une chose est sûre, a insisté M. Malla, la Libye, administration transitoire et peuple, n'accepteront aucunement une intervention terrestre étrangère à motif sécuritaire". Par contre, a-t-il poursuivi, "personnellement, je pense qu'une éventuelle présence d'agents administratifs chargés de la formation et de l'encadrement en sécurité issus de certains pays arabes, dont la Tunisie, serait tolérée en Libye".

En ce qui concerne les relations de la Libye avec la Tunisie,  le conseiller tunisien auprès du CNT a estimé que la conjoncture actuelle en Libye exige la multiplication des efforts de toutes les parties, notamment du CNT, qui compte énormément sur l'apport de la Tunisie en la matière. "La Tunisie aura certainement la part léonine de la contribution dans cette reconstruction".

 En effet, a poursuit M. Maalla, le CNT essayera, lors de cette période transitoire, de "rendre le service au peuple tunisien qui a soutenu la révolution et les révoltés libyens au détriment de sa sécurité et ses propres intérêts notamment à la lumière de la situation délicate qui régnait en Tunisie".

Géopoliticien de formation, M. Maalla a indiqué que la participation de la Tunisie dans la reconstruction de la Libye se manifestera notamment à travers un grand projet ayant pour mérite d'identifier un terrain favorable pour lancer une zone de libre échange sur la frontière tuniso-libyenne. Faisant recours à une infrastructure des plus sophistiquées, "ce projet aura un triple financement: libyen, arabe et international", a fait savoir M. Maalla.