Libye : un futur incertain après la chute du régime de Kadhafi

Afriquinfos Editeur
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La résistance minuscule mise sur pied par les forces pro-Kadhafi a marqué un net contraste avec le défi musclé mis en place par leur leader assiégé, qui avait à plusieurs reprises exhorté avec passion ses partisans à se battre jusqu'au bout.

Pourtant, la chute rapide du dernier bastion de Kadhafi n'était pas au-delà de l'imagination, vue la dynamique et le moral accumulés par les forces rebelles soutenues par l'OTAN depuis la semaine dernière, où ils ont réussi à briser une impasse de plusieurs mois et à isoler Tripoli.

Dans le même temps, avec des approvisionnements vitaux de nourriture et de carburant coupés par les rebelles, ainsi qu'avec la puissance militaire paralysée par des frappes aériennes de l'OTAN, les troupes du gouvernement libyen, bien que mieux équipées et entraînées, étaient incapables de mettre en œuvre une défense efficace.

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La réalité est de plus en plus apparente que ni les forces pro-Kadhafi à Tripoli n'étaient pas aussi fortes que prévu, ni la loyauté des populations locales et des troupes à cet homme qui a gouverné le pays pendant plus de quatre décennies.

L'avance surprise des rebelles était également un résultat logique des dynamiques globales de la Libye, avec de plus en plus de réussites obtenues par les rebelles tant sur le champ de bataille, tant sur le front diplomatique, alors que le gouvernement faisait face à une pression croissante.

 Bien qu'il reste difficile de savoir où se trouve actuellement Kadhafi et comment il doit réagir, il est clair que la balance de victoire a fortement penché en faveur des rebelles.

Lorsque la Libye se dirige vers une ère post-Kadhafi, ce pays d'Afrique du Nord est confronté à une série de défis de réhabilitation, vue ses douleurs aiguës politiques et malheurs socio-économiques.

La question la plus pressante est de savoir qui peut remplacer Kadhafi au pouvoir et qui peut diriger le pays vers la reconstruction d'après-guerre et enfin qui peut garantir la sécurité à plus de 6,4 millions Libyens.

 Des signes montrent que le premier groupe des rebelles libyens, le Conseil national de transition (CNT), basé à Benghazi, est loin d'être monolithique. Les conflits internes ont mis en question son leadership, notamment après l'assassinat du chef militaire des rebelles Abdel-Fattah Younès fin juillet.

 Malgré l'engagement du CNT d'organiser les élections générales et de faire de la Libye un pays démocratique, beaucoup de personnes ont exprimé leur crainte que le pays composé de nombreuses tribus et factions pourrait devenir une autre Somalie.

 Sans la stabilité politique, la reprise de l'économie et de l'ordre du pays sera longtemps en danger, ce qui pourrait pousser le peuple libyen dans une misère prolongée après six mois de troubles violents.

 L'avenir de la Libye est également subordonné au rôle des puissances étrangères et des organisations internationales dans le processus de reconstruction. Certains pays ont des réserves apparentes sur les rebelles libyens, craignant l'infiltration des terroristes dans leurs rangs.