Les forces rebelles contrôlent Tripoli et se dirigent vers la victoire

Afriquinfos Editeur
5 Min de Lecture

Les drapeaux de l'opposition étaient bien visibles aux premières heures de lundi sur la place Verte, au coeur de la capitale, lieu hautement symbolique où les partisans de M. Kadhafi se rassemblaient souvent durant ces dernières semaines.

Abdullah Almayhop, un haut responsable du Conseil national de Transition (CNT), a laissé entendre dimanche que les forces de l'opposition avaient pris le contrôle de toute la capitale, à l'exception de Bab Al-Aziziyah, bastion de M. Kadhafi, et qu'elles étaient en train d'enrayer les dernières poches de résistance de Mouammar Kadhafi.

Face à l'offensive de la rébellion, les forces fidèles au colonel Kadhafi ont été rapidement mises en déroute et les gardes de M. Kadhafi auraient capitulé devant les rebelles.

- Advertisement -

Jusqu'à maintenant, on ne sait pas où se trouve M. Kadhafi. Ce dernier avait promis de se battre jusqu'à sa mort et de ne jamais quitter la Libye.

Mahmoud Jibril, un haut responsable de la rébellion, a toutefois affirmé que "le combat n'était pas termiiné", tout en souhaitant à la télévision rebelle que "dans les prochaines heures la victoire serait complète".

La déroute de la défense de M. Kadhafi s'est produite après que le dirigeant libyen eut appelé dimanche à deux reprises ses partisans à prendre les armes et à se battre contre les rebelles, ajoutant que c'était dans "l'obligation de tous les Libyens de se battre et que c'était une "question de vie ou de mort".

Le porte-parole du gouvernement libyen, Moussa Ibrahim, a déclaré dimanche que quelque 1 300 personnes avaient été tuées dans les affrontements à Tripoli et que l'Otan était tenue pour responsable de ces effusions de sang.

Le gouvernement est prêt à négocier immédiatement avec les rebelles, a-t-il ajouté, tout en appelant l'Otan à persuader les forces rebelles d'arrêter les attaques dans la capitale.

Dans le même temps, les rebelles ont annoncé que le fils ainé de M. Kadhafi, Mohammed, s'était rendu et que son deuxième fils, Saif al-Islam, avait été capturé et gardé en un lieu sûr.

L'arrestation de ce dernier a été confirmée par le Tribunal pénal international (TPI) de La Haye, qui avait émis, en juin, un mandat d'arrêt contre M. Kadhafi, son fils Saif al-Islam et son chef des Services du renseignement Abdullah al-Senussi, pour crimes contre l'humanité.

S'exprimant à Bruxelles, le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen a déclaré tôt lundi que le règne de 42 ans de Kadhafi sur la Libye "s'effrondrait clairement", tout en appelant les forces encore fidèles à Kadhafi à arrêter la résistance et à éviter que le peuple libyen subisse plus d'effusions de sang et de souffrances.

"L'Otan est prête à travailler avec le peuple libyen et le CNT, qui assume une grande responsabilité", a-t-il relevé dans un communiqué.

"Ils doivent se rendre compte que la transition se fera en douceur et dans son intégralité, que le pays restera uni et que son avenir est fondé sur la réconciliation et le respect des droits de l'Homme", a-t-il ajouté.

Le président américain Barack Obama devrait se prononcer sous peu sur la situation en Libye. Le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest, a déclaré plus tôt que les jours du régime de Kadhafi "étaient comptés".

Le Premier ministre britannique, David Cameron, a déclaré dans un communiqué qu'"il etait clair d'après ce que nous avons constaté à Tripoli que la fin était proche pour Kadhafi".

A Paris, le président français Nicolas Sarkozy a estimé que M. Kadhafi devait abandonner immédiatement le pouvoir et que la victoire des rebelles était assurée.

Toujours dimanche, le président vénézuélien Hugo Chavez a accusé les puissances occidentales de "détruire Tripoli par des bombes". "Prions pour le peuple libyen", s'est-il lamenté.

La Libye est en proie depuis plusieurs mois à des turbulences meurtrières qui ont secoué l'Asie de l'Ouest et l'Afrique du Nord, suite aux troubles qui avaient ébranlé la Tunisie.

Des puissances militaires occidentales sont intervenues en Libye en mars dernier sous l'enseigne d'une résolution adoptée par les Nations unies pour protéger les civils libyens et l'Otan a pris la tête de la mission quelques semaines plus tard.