Libye : l’armée gouvernementale se défend des attaques de l’opposition et de l’Otan

Afriquinfos Editeur
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"Nous avons réussi à faire échouer cette attaque et nous nous sommes défendus des attaques de l'Otan et des rebelles", a indiqué aux journalistes Moussa Ibrahim.

 Selon la chaîne de télévision Al-Arabiya, les forces de l'opposition, soutenues par des avions de combat de l'Otan, ont lancé une attaque contre cette ville située au bord de la mer, dans l'est de la Libye.

La déclaration de Moussa Ibrahim intervient alors que le leader libyen Mouammar Kadhafi a promis de poursuivre la lutte.

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Dans un discours diffusé jeudi par la chaîne de télévision d'Etat libyenne, Kadhafi a dit qu'il ne se rendrait jamais aux forces de l'Otan, tout en accusant le président français Nicolas Sarkozy d'être un "criminel de guerre".

"Sarkozy est un criminel de guerre qui a entaché l'histoire de la nation française et détruit les rapports de son pays avec la Libye et les pays musulmans", a déclaré Kadhafi, ajoutant qu'il ne quitterait jamais son pays et qu'il était prêt à mourir à tout moment.

La France a été le premier pays à reconnaître le Conseil national de Transition (CNT), l'instance politique des rebelles libyens, comme représentant légitime de la Libye. Le Parlement français a approuvé mardi le prolongement de l'intervention militaire française en Libye, qui est entrée dans son quatrième mois.

Par ailleurs, la Libye a également rompu ses relations économiques avec l'Italie, en raison de son rôle joué dans les attaques aériennes de l'Otan.

Le gouvernement de Kadhafi a interrompu toute coopération avec la société énergétique italienne ENI, a révélé le Premier ministre libyen Baghdadi al-Mahmoudi, lors d'une conférence de presse tenue jeudi. Le PM libyen a par ailleurs critiqué la violation par l'Italie du pacte de non-agression signé avec la Libye en 2008.

Toutefois, le PM libyen a salué le retour des entreprises américaines pétrolières, du fait que "Washington n'a pas joué un rôle direct dans les bombardements de l'Otan contre la Libye".

 De plus, M. Al-Mahmoudi a déclaré jeudi que les rumeurs faisant état d'un bombardement de Tripoli en cas d'attaque des rebelles n'étaient pas fondées.

Il a démenti les informations selon lesquelles il avait évoqué, lors d'une rencontre avec l'émissaire russe en Libye Mikhail Margelov, sa volonté de détruire la capitale si elle faisait l'objet d'une attaque des rebelles.

 C'était une "pure invention […] totalement fausse", a affirmé M. Al-Mahmoudi, cité par l'agence de presse libyenne.

Le PM libyen avait rencontré l'émissaire russe le 16 juin à Tripoli.

Quelque 15 hauts diplomates, y compris la secrétaire d'Etat américaine Hilary Clinton, doivent se réunir vendredi à Istanbul, en Turquie, pour discuter d'une solution politique à la crise en Libye.

Une position commune sur l'aide aux rebelles libyens et sur la demande de départ de Kadhafi pourrait être le principal sujet de cette 4e rencontre du Groupe de contact sur la Libye.

Le Groupe de contact a été créé le 29 mars. Il vise à donner une direction politique aux efforts de la communauté internationale afin de résoudre la crise libyenne.

"Le sujet le plus important (de cette rencontre à Istanbul) pourrait être le développement d'une position commune afin d'accorder aux rebelles libyens des aides financières, militaires etc…", a indiqué mercredi Mesut Ozcan, du département des relations internationales de l'Université du Commerce d'Istanbul.

 "L'actuelle position de la Turquie sur la Libye lui permet de proposer aux Etats-Unis et à la France de rechercher une position partagée par tous les acteurs", a-t-il ajouté.

Alors que la Turquie a soutenu la campagne militaire de l'Otan dès son lancement, Ankara a maintenu, jusqu'à la semaine dernière, son représentant diplomatique à Tripoli, capitale libyenne. Egalement la semaine dernière, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a effectué une visite à Benghazi, bastion des rebelles libyens.

La Turquie a également gelé les biens d'une banque libyenne, conformément aux résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies.

L'administration américaine a fait l'éloge de ces décisions du gouvernement turc, qui facilitent l'établissement d'une position commune des pays concernés, sans inclure d'intervention militaire supplémentaire sur le terrain.