Le Sénat français vote la prolongation de l’intervention militaire en Libye

Afriquinfos Editeur
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A l'Assemblée nationale (chambre basse), la demande de prolongation de la présence militaire française en Libye a reçu 482 voix pour et 27 contre. Au Sénat (chambre haute), on a recensé 311 voix pour et 24 contre.

En plus de la majorité des élus de l'Union pour un mouvement populaire (UMP, au pouvoir), une grande partie des députés d'opposition sont favorables à la poursuite des opérations militaires en Libye, qui ont déjà coûté près de 100 millions d'euros, ce qui représente 15% du budget annuel des opérations extérieures de la France.

"Les socialistes vont voter pour" la demande du gouvernement, a déclaré avant le vote la première secrétaire du Parti socialiste ( opposition), Martine Aubry.

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Le 19 mars dernier, une intervention militaire aéronavale avait été déclenchée en Libye par plusieurs pays, dont la France, pour établir une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye. Depuis le 31 mars, l'ensemble des opérations est conduite par l'Otan.

Selon la Constitution française, toute opération militaire engagée par l'exécutif doit faire l'objet d'un débat assorti d'un vote, quatre mois après son déclenchement.

Dès le début, Paris justifie sa présence militaire en Libye par les efforts d'éviter un "massacre" et une "répression" de la population civile par le régime de Mouammar Kadhafi.

"Nous n'avons pas déclaré la guerre à la Libye, mais évité un massacre", a martelé le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé dans un entretien publié lundi par le quotidien Sud Ouest.

"L'intention de Kadhafi était claire : se venger de la population de Benghazi. Nous avons donc eu raison d'y aller, et l'intervention réunit de nombreux soutiens internationaux. Elle se borne à une action aérienne pour protéger les civils", a expliqué M. Juppé.

"Nous savons qu'il ne peut pas y avoir de paix, qu'il ne peut pas y avoir d'équilibre en Libye sans le départ de Kadhafi donc il faut poursuivre", a soutenu Mme Aubry.

En maintenant la pression militaire, la France cherche aussi une issue politique à la crise libyenne tout insistant sur le départ de Mouammar Kadhafi.

"La France est favorable à une solution politique", mais "toute solution politique passe par le retrait de Kadhafi du pouvoir et son renoncement à tout rôle politique", a souligné le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valéro.

Selon M. Juppé, il y a effectivement des contacts entre Paris et Tripoli, mais il ne s'agit pas actuellement d'une véritable négociation.

Pour le ministre français, un cessez-le-feu en Libye sera conditionné au retrait des forces gouvernementales dans les casernes et le contrôle des Nations Unies ainsi qu'une déclaration de Kadhafi annonçant qu'il se retire du pouvoir politique et militaire en Libye.

Après le départ de Kadhafi, ce sera aux Libyens de décider eux- mêmes de leur organisation, a dit le Premier ministre français François Fillon, ajoutant que la France et l'Otan n'entend pas gérer la Libye à la place des Libyens.