Bamako et Ouaga portent un plaidoyer nigérien devant l’UA et l’ONU qu’elles critiquent régulièrement

Afriquinfos Editeur
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Ouagadougou (© 2023 Afriquinfos)- Les dirigeants actuels du Burkina Faso et du Mali continuent de soutenir le général Abdourahamane Tiani, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP). Après les mises en gardes envers la cedeao, Bamako et Ouagadougou appellent maintenant l’UA et l’ONU à empêcher une intervention militaire contre le Niger.

Ce Mardi 8 août 2023, les ministres des Affaires étrangères respectifs des deux pays, Olivia Rouamba et Abdoulaye Diop, ont dans une lettre conjointe, appelé le Conseil de paix de l’Union africaine (UA) et le Conseil de sécurité de l’ONU, à travailler à empêcher une intervention militaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) contre la junte au Niger.

« Les gouvernements de transition du Burkina Faso et de la République du Mali en appellent à la responsabilité principale du Conseil de sécurité de l’ONU garante de la paix et de la sécurité internationale, pour empêcher, par tous les moyens à sa disposition, une action armée contre un Etat souverain (le Niger) dont l’ampleur des conséquences serait imprévisible« , ont écrit dans une lettre commune les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso et du Mali.

Les ministres Olivia Rouamba et Abdoulaye Diop disent compter sur la « sagesse » de l’ONU et de l’UA pour éviter, « outre la dégradation de la situation sécuritaire avec la multiplication et la propagation des groupes terroristes, un drame humanitaire, qui s’ajouterait aux difficultés d’une population en attente légitime d’un soutien pour faire face aux nombreux défis auxquelles elle est confrontée« .

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Le Burkina Faso et le Mali, deux pays d’Afrique de l’Ouest dirigés par des militaires, ont déjà averti que toute intervention militaire au Niger s’assimilerait à une déclaration de guerre à leur encontre et entraînerait leur retrait de la Cedeao et l’adoption de mesures d’autodéfense en soutien aux forces armées et au peuple du Niger.

Il est cependant important de souligner que relations entre le Mali d’Assimi Goïta et le Burkina Faso d’Ibrahim Traoré n’ont toujours pas été des plus tendres.

Le dernier imbroglio entre ces deux pays et l’UA remonte à seulement quelques jours. Il porte sur une visite avortée du président en exercice de l’Union africaine à Bamako et à Ouagadougou, qui devrait avoir lieu dès le 14 août.

Mais Azali Assoumani, ne se rendra plus dans ces deux pays d’Afrique de l’ouest, où il est désormais déclaré persona non grata.  Une situation qui se dessine comme des représailles contre le boycott par Azali Assoumani de la photo de famille lors du dernier Sommet Russie-Afrique.

En mai 2023, c’est le gouvernement burkinabè qui s’est dit « étonné » du contenu du rapport de l’ONU, qui accuse l’armée malienne et les mercenaires de Wagner d’avoir commis des exactions contre les civils dans la localité de Moura.

Le Burkina a « marqué son incompréhension quant aux conclusions » du rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux Droits de l’Homme, rendu public le 12 mai 2023 et qui accuse les FAMa et Wagner d’avoir tué plus de 500 civils dans la localité de Moura, du 27 au 31 mars 2022, indiquait un communiqué.

V.A.