Californie (© 2019 Afriquinfos)-La sénatrice Kamala Harris, première femme noire et l’une des plus grandes personnalités, vient d’annoncer qu’elle abandonne la primaire démocrate, qui compte désormais 15 candidats en lice.
La sénatrice américaine Kamala Harris entrée en fanfare dans la campagne pour décrocher l’investiture démocrate et défier Donald Trump lors de la présidentielle de novembre 2020, a annoncé mardi 3 décembre qu’elle abandonnait la course dans la primaire démocrate faute de moyens suffisants.
Elle voulait devenir la première femme noire à présider les États-Unis. Mardi 4 décembre, la sénatrice de Californie candidate à l’investiture démocrate, Kamala Harris, a annoncé qu’elle abandonnait la course dans la primaire faute de moyens financiers suffisants.
« Je ne suis pas une milliardaire »
« Ma campagne pour être élue présidente ne dispose tout simplement pas des moyens dont nous avons besoin pour continuer (…) Je ne suis pas une milliardaire. Je ne peux pas financer ma propre campagne », a reconnu l’ex-candidate.
S’il n’est pas nommé, le milliardaire Michael Bloomberg apparaît en filigrane de la lettre annonçant à ses supporteurs qu’elle jette l’éponge. Ancien maire de New York, Michael Bloomberg a rejoint fin novembre la primaire démocrate, de longs mois après les principaux candidats.
Pourfendeuse des grandes fortunes, la sénatrice démocrate Elizabeth Warren, troisième dans les sondages (14 %), a saisi ces mots au vol pour renforcer son message de campagne : « Kamala a raison, notre système est profondément défaillant quand des milliardaires peuvent acheter leur billet d’entrée », a-t-elle tweeté.
Alors qu’elle menait encore une intense campagne tout récemment dans l’Iowa, Kamala Harris a confié être parvenue à l’« une des décisions les plus dures » de sa vie « ces derniers jours ».
C’est devant une foule enthousiaste de 20 000 personnes que l’ex-procureure de Californie s’était alignée fin janvier dans la compétition pour décrocher l’investiture démocrate et défier le républicain Donald Trump lors de la présidentielle de novembre 2020.
Mais depuis une performance remarquée lors d’un débat qui l’avait propulsée, cet été, dans le trio de tête des sondages, la sénatrice âgée de 55 ans était retombée et stagnait loin derrière. Kamala Harris venait en effet d’être reléguée à la sixième place (3,4 % selon la moyenne de l’institut RealClearPolitics) par M. Bloomberg.
Après deux mandats de procureure à San Francisco, elle avait été élue, deux fois, procureure de Californie, devenant alors la première femme, mais aussi la première personne noire, à diriger les services judiciaires de l’État le plus peuplé du pays. Puis en janvier 2017, elle avait prêté serment au Sénat à Washington, s’inscrivant comme seulement la seconde sénatrice noire dans l’histoire américaine.
Toujours favori pour la primaire, l’ancien vice-président Joe Biden a salué l’« intellect » et le « talent » de Kamala Harris, malgré leur échange très vif en juin lors du débat qui avait fait décoller la sénatrice dans les sondages.
Devant les caméras, il n’a pas répondu à la question que tous se posaient mardi : envisagerait-il d’en faire sa vice-présidente s’il était élu à la Maison-Blanche ?
De son côté, le candidat modéré Michael Bloomberg a salué d’un tweet le départ de Kamala Harris en affirmant qu’elle avait apporté « des idées et une perspective importante » à la primaire.