Togo : Suspension des discussions entamées pour un plus large consensus sur des questions d’intérêt national

Afriquinfos Editeur
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Le Comité d'action pour le renouveau (CAR) et l'Alliance nationale pour le changement (ANC) ont suspendu leur participation aux discussions entamées, conditionnant leur retour par la clarification d'une situation de deux rapports contradictoires entre le gouvernement et la Commission nationale des droits de l'homme (CNDH).

Selon un communiqué au terme de la deuxième séance de ces discussions, cette opposition parlementaire a  "posé un préalable par rapport à la situation créée par l'existence de deux rapports de la CNDH sur les allégations de torture" qui mettent en cause l'Agence national de renseignement (ANR).

"Elle annonce la suspension de sa participation aux travaux jusqu'à la clarification de la situation née de la publication des deux rapports d'enquête et des allégations concernant la disparition du Président de la CNDH", a dit le communiqué.

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Le rapport devait faire la lumière sur les cas de torture que les coaccusés, dans l'affaire de tentative d'atteinte à la sûreté de l'Etat en avril 2009, disent avoir été victimes lors de leur détention de plus de deux ans dans les locaux de l'ANR.

La tentative d'atteinte à la sûreté de l'Etat avait été imputée à Kpatcha Gnassingbé, député et demi-frère du chef de l'Etat, condamné en septembre dernier à 20 ans de réclusion criminelle.

Ces coaccusés dont des militaires et des civils ont écopé de peines diverses avec relaxe de certains qui ont épuisé leur peine de plus de deux ans au moment de leur procès en septembre 2011.

La CNDH, mandaté par le gouvernement pour enquêter sur les cas de torture à l'ANR, a publié sur son site d'information une version du rapport différente de celle que le gouvernement a obtenue de la même institution.

Il se pose un débat d'authenticité de version de ce rapport et l'Union européenne a déjà fait état de sa  "vive préoccupation " de la situation avec le souhait que des  "clarifications puissent être apportées rapidement ".

Selon l'UE, les clarifications pourront aider à  "éviter que cette situation ne nuise au climat de confiance et d'apaisement indispensable au processus de démocratisation et à la tenue d'élections libres et transparentes " au Togo où des rendez-vous électoraux sont en perspectives.

Le gouvernement togolais a, de son côté, réagit fustigeant la CNDH qui fait état de ce que le Gouvernement  "a fait publier un rapport travesti et obtenu sur menaces ".

Il  "dément catégoriquement " les allégations de menaces, précisant avoir obtenu un document  "authentique" qui est  "paraphé et signé par le Président et le Rapporteur Général de la CNDH ".

Le gouvernement s'est dit  "déterminé à faire la lumière sur cette publication de deux rapports différents" par la CNDH, posant un problème de rapport authentique.

En fait, les discussions entre le gouvernement et les partis parlementaires recherchent le  "plus large consensus " autour des questions relatives aux réformes constitutionnelles et institutionnelles au Togo et à l'amélioration du cadre électoral qualifiées de "questions d'intérêt national ".

Elles regroupent jusque-là le gouvernement, le Rassemblement du peuple togolais (RPT- au pouvoir) et seulement deux partis de l'opposition (CAR et ANC). L'Union des forces de changement (UFC), un autre parti de l'opposition parlementaire, s'est pour le moment mise à l'écart de ces discussions.