Le Théâtre national de Dakar, fleuron de la coopération Chine-Afrique

Afriquinfos Editeur
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En l'inaugurant en avril dernier, le président sénégalais Abdoulaye Wade n'a pas caché sa satisfaction: "Ce théâtre entrera dans l'Histoire. C'est le plus grand ouvrage du genre en Afrique, et l'un des plus beaux et des plus grands dans le monde".

En effet, pour construire cet édifice, la Chine a accordé au Sénégal un don de 21,3 millions d'euros (environ 14 milliards de FCFA), en plus de l'envoi sur le chantier d'une équipe de techniciens chinois qui ont travaillé d'arrache-pied, à côté d'un contingent d'ouvriers locaux le plus souvent "formés sur le tas".

Cette construction de quatre étages et de 30 mètres de haut a été réalisée en moins de deux ans grâce aux efforts conjugués des deux parties sur les plans financier, technique et humain, le gouvernement sénégalais ayant de son côté déboursé 2 milliards de FCFA pour certains travaux comme le mur d'enceinte, le bitumage de la route qui dessert le théâtre et le raccordement de l'édifice au réseau de distribution d'eau.

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Pour le chef de l'Etat sénégalais, ce théâtre de 1 800  places est destiné à toutes et à tous. C'est le symbole de la vitalité des échanges culturels entre le Sénégal et la Chine, qui ont renoué leurs relations diplomatiques en octobre 2005, après une "décision historique" du gouvernement sénégalais.

L'ancien ambassadeur de Chine au Sénégal, actuellement directeur général du Département Afrique du ministère chinois des Affaires étrangères, Lu Shaye, a rappelé lors d'une interview accordée à Jeune Afrique en novembre dernier à Beijing qu'après la reprise des relations entre Beijing et Dakar, son pays avait non seulement construit pour le Sénégal le plus beau théâtre du continent africain, mais aussi rénové le réseau de distribition électrique de la capitale, remis en état onze stades régionaux, et envoyé une équipe médicale ainsi que deux groupes d'agronomes pour aider à la culture du riz et des légumes.

"Voilà ce que nous avons fait en cinq ans ! Aucun autre partenaire n'en a fait autant",  a-t-il affirmé.

Ce vétéran de la diplomatie chinoise a souligné que le Sénégal était l'un des pays africains qui manquaient le plus cruellement de ressources naturelles, et que la Chine avait beaucoup fait pour l'aider.

Lu Shaye a ajouté que la Chine avait également construit un stade, ainsi que le plus grand hôpital de Bangui en République centrafricaine, un pays qui n'a guère de ressources naturelles à part les forêts.

Ces faits réduisent au silence ceux qui clament partout que les Chinois ne sont venus en Afrique que pour accaparer les matières premières dont ils ont besoin pour soutenir leur croissance.

Tous les pays cherchent à se procurer des ressources naturelles. La Chine n'oublie pas pour autant les pays pauvres. Il n'existe pas un seul endroit en Afrique où la Chine n'ait pas investi et réalisé des projets, même aux Seychelles.

De fait, Beijing n'a jamais caché son désir d'investir dans les pays riches en ressources naturelles, mais contrairement à certaines puissances occidentales au lourd passé colonial, qui ont pillé pendant des siècles les richesses africaines, la Chine a été favorablement accueillie par les pays africains, grâce à l'application d'une politique africaine clairement définie :  respect mutuel, égalité, absence de conditions politiques pour l'octroi des aides, non-ingérence dans les affaires intérieures, et réciprocité des profits.

Si la Chine est devenue aujourd'hui le premier partenaire commercial de l'Afrique, devant les Etats-Unis et la France, c'est surtout grâce à son application rigoureuse de ces principes dans les relations sino-africaines.

Il est de notoriété publique que la Chine a toujours respecté ses engagements vis-à-vis de l'Afrique, comme par exemple les engagements annoncés par le président chinois Hu Jintao lors d'un sommet tenu en 2006 à Beijing dans le cadre du Forum de coopération sino-africaine. Parmi les mesures prises pour aider l'Arique sur la période 2006-2009, figurait justement la construction de 100 écoles rurales et de 30 hôpitaux, des projets qui ont déjà été menés à bien, à la grande satisfaction des pays bénéficiaires.

Les travaux d'infrastructures pris en charge par la Chine en Afrique sont légion. Ils se poursuivent sans discontinuer depuis plusieurs années, et ont atteint leur paroxysme avec la construction du nouveau siège de l'Union africaine à Addis-Abeba. Cet édifice financé et construit par la Chine culmine à 100 mètres au dessus de la capitale éthiopienne. Chinois et Africains le considèrent comme un symbole de l'amitié sino-africaine, fruit de la coopération entre la Chine et l'Afrique, n'en déplaise à certains médias qui y voient l'intention de la Chine de "montrer sa puisance et son influence en Afrique".