Passif humanitaire : des ONG prônent la mise en place d’une « Commission vérité et réconciliation » en Mauritanie

Afriquinfos Editeur
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Cette recommandation a été faite à l'occasion de l'ouverture, mardi, dans la capitale mauritanienne, d'un colloque consacrée au thème « justice transitionnelle et réconciliation nationale ».

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La question du passif humanitaire concerne, en Mauritanie, un ensemble d'exactions commises, sous le régime de l'ancien président Taya (1984-2005), contre des militaires et des populations négro-mauritaniens.

Pour Bâ Mariam Koita, président de la commission nationale des droits de l'homme (CNDH), qui supervisait l'ouverture de cette rencontre, « le contexte mauritanien actuel est favorable à ce débat centré sur le passif humanitaire et la réconciliation nationale ». Il a ajouté que « des initiatives courageuses prises par le gouvernement Mauritanie, notamment« la prière de Kaédi, la reconnaissance du passif humanitaire et l'indemnisation des victimes méritent d'être saluées, encouragées et poursuivies ».

Pour sa part, le Sénégalais Alioune Tine, président de la Rencontre africaine pour les droits de l'homme (Radho), a estimé que, « pendant ces derniers temps il y a eu des progrès considérable en matière de droits humains en Mauritanie ». Il a également déploré que l'Afrique «constitue le plus grand fournisseur de criminels pour la Cour international de justice ».

De son côté, le secrétaire général de l'Alliance Populaire Progressiste, Ladji Traoré, a indiqué que «ce qui s'est passé en 1989, ce n'était pas une communauté contre une autre. Il s'agit d' un régime avec son système de sécurité qui sévissait contre les négro-mauritaniens ».

Un processus de réconciliation avait été inauguré par le président Mohamed OuldAbdel Aziz dès son arrivée au pouvoir en 2009. Il avait alors pris part à une prière dite de « l'absent » en mémoire des victimes des exactions du régime de Ould Taya, organisée dans la ville fluviale de Kaédi. Le régime a également prôné le pardon à travers l'indemnisation des veuves et autres victimes militaires des exactions. Ce qui demeure encore insuffisant pour les militants de droits humains qui revendiquent une commission « Vérité et réconciliation » pour dépasser les frustrations "des années de braise du règne de Taya".