Journée mondiale de lutte contre le sida/ Burkina Faso: Martine Somda, une battante dans la lutte contre le sida

Afriquinfos Editeur
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C'est sans nul doute cette détermination qui l'a poussée lorsqu'elle a connu son statut sérologique à créer en 1997, l'Association Responsabilité-Espoir-Vie et Solidarité (REVS+) en collaboration avec d'autres malades du Sida et avec l'aide du centre régional de lutte contre la tuberculose et des médecins du centre hospitalier régional de Bobo-Dioulasso.

Première association à s'être constituée sur l'identité de personnes infectées, REVS+, cette association à base communautaire de personnes vivant avec le VIH/Sida en allant au devant de lutte contre la pandémie, a réussi, en 2010, à créer un laboratoire pour faciliter l'accès des malades au suivi biologique.

REVS+ s'est par ailleurs fortement impliquée en tant qu'acteurs dans la lutte contre le VIH/Sida au Burkina, notamment à Bobo-Dioulasso (deuxième ville) où elle a réussi, en quelques années de lutte, à créer en 2008 une Maison d'observance dans le but d'aider à récupérer les malades qui sont mal en point.

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Cette Maison d'observance, rappelle-t-on, offre un paquet de services allant de l'internement au suivi sanitaire en passant par les animations pédagogiques.

L'association s'est aussi impliquée dans la création d'une Maison de transit en vue d'héberger les enfants et les adolescents séropositifs rejetés par leurs familles ou qui n'ont pas de soutien familial.

Outre Bobo-Dioulasso, la coordonnatrice de l'association, Martine Somda a laissé entendre que sa structure a créé cinq antennes à savoir Diébougou, Dédougou, Houndé, Solenzo et Dano dans le but d'étendre les services au plus grand nombre de malades.

Rappelant que les activités de prises en charge sont généralement concentrées dans les grandes villes à savoir Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, Mme Somda dit qu'elle a fait de la décentralisation de ses activités son cheval de bataille.

L'ouverture de ces centres secondaires vise à faciliter l'accompagnement des malades des régions pour des soins appropriés. Ils (malades) sont suivis par des infirmiers qui bénéficient des bourses offertes par REVS+ en vue d'un meilleur suivi des malades dans les régions.

Au début de la lutte dans les années 90, pour se faire entendre et relayer la voix des malades, Mme Somda, elle-même malade du Sida et activiste, n'a cessé de dénoncer de nombreuses tares qui se sont vite développées dans le domaine de la lutte contre la pandémie.

Elle s'est également insurgée en défenseur des malades du Sida en criant sur tous les toits qu'il n'y avait pas au Burkina de présentations pédiatriques des antirétroviraux et que l'argent mobilisé auprès des partenaires aillent vraiment aux bénéficiaires afin de les soulager.

A 52 ans, Martine Somda, mère de 4 enfants est bien décidée à réussir son pari à savoir réduire la prévalence et les impacts négatifs de l'infection à VIH et des autres IST aussi bien au niveau des malades du Sida et des minorités sexuelles.

A ce titre, l'association a mis en place un programme de prévention, de prise en charge spécifiques aux minorités sexuelles (homosexuels). "Ce projet vise à prévenir et à apporter un soutien aux minorités sexuelles et ainsi contribuer à réduire l'incidence, la prévalence et les impacts négatifs de l'infection à VIH et des autres IST", a indiqué Mme Somda.

Outre les activités communautaires (prévention, conseil dépistage volontaire), l'association s'est aussi investie dans le dépistage du col de l'utérus, le soutien alimentaire avec la mise en place d'activités génératrices de revenus (AGR), l'accompagnement à laz procréation des personnes vivant avec le VIH et le plaidoyer.

Selon elle, c'est au regard de toutes ces actions à l'endroit des personnes infectées et affectées et de la population que sa structure a reçu en 2004, la distinction honorifique de Chevalier de l'ordre de mérité burkinabé avec agrafe Action sociale.

A l'allure de la panthère, cette battante entend ne pas s'arrêter en si bon chemin. Elle s'est engagée une nouvelle fois, en dépit de la crise financière internationale et de la rareté des ressources financières, de faire plus dans la lutte contre la pandémie avec le peu de moyens qu'elle réussira à mobiliser.