Johannesburg (Afriquinfos 2017) – Après Cyril Ramaphosa et Nkozasana Dlamini-Zuma, Baleka Mbete, la présidente de l’Assemblée nationale, est entrée en course pour prendre la tête de l’African National Congress (ANC), le parti au pouvoir dans le pays le plus riche du continent.
Mme Balete Mbete, actuelle Présidente de l’Assemblée Nationale sud-africaine, est considérée comme la femme la plus haut placée au sein de l’ANC. Selon les cadres du parti, elle est la candidate naturelle à la succession de Jacob Zuma. Mais ce dernier a plutôt apporté son soutien Nkozasana Dlamini-Zuma (son ex-épouse et ancienne Présidente de la Commission de l’Union Africaine) pour le remplacer. Ce choix de Jacob Zuma ne semble pas ébranler la présidente de l’Assemblée nationale. Elle bénéficie du soutien de six (06) branches provinciales de la Ligue des femmes, sur les 11 que compte le parti présidentiel.
Lutte feutrée interne
Selon des observateurs, jamais une succession au sein de l’ANC n’aura été aussi mouvementée. Cette situation est imputée à Jacob Zuma impliqué dans des nombreux scandales qui ternissent l’image de la «Nation arc-en-ciel» et celle de son parti et par ricochet celle de Nelson Mandela. Cette gestion a entraîné des scissions au sein de l’ANC, le plus important parti sud-africain. Aussi, le revers historique subi lors des dernières municipales a-t-il accentué des oppositions profondes qui se manifestent par les différents camps en lice pour la prise de la direction du parti et la candidature à la présidentielle.
Baleka Mbete (ou Baleka Mbete-Kgositsile), est née le 24 septembre 1949. Elle est une femme politique de carrière, au regard des fonctions qu’elle a assumées et continue d’occuper. Présidente de l’Assemblée nationale d’Afrique du Sud de 2004 à 2008, Vice-présidente de la République du 25 septembre 2008 au 9 mai 2009. Réélue en 2012, elle est de nouveau présidente (Speaker) de l’Assemblée nationale d’Afrique du Sud depuis le 21 mai 2014.
Une sérieuse candidate à la sucession du critiqué Zuma
Nantie d’un diplôme d’enseignant au «Lovedale Teachers’ College», Mme Baleka Mbete a enseigné à Durban. Elle a dû s’exiler au Swaziland où elle a enseigné à Mbabane et continué à travailler pour l’ANC dans différentes villes africaines telles que Dar-es-Salaam, Nairobi, Gaborone, Harare et Lusaka.
Par la suite, l’actuelle présidente de l’Assemblée nationale sud-africaine a eu à diriger le «Medu Art Ensemble», et occuper le poste de Secrétaire générale de la Ligue des femmes de l’ANC de 1991 à 1993; et de Vice-présidente de l’Assemblée nationale d’Afrique du Sud de 1996 à 2004.
Mme Baleka Mbete a été aussi membre de la «Commission vérité et réconciliation», du comité exécutif national de l’ANC et du Parlement panafricain. Elle est également actionnaire au sein de «Dyambu Holdings», entreprise impliquée dans la construction du réseau de transport en commun «Gautrain», dans la province du Gauteng.
Cependant, la présidente de l’Assemblée nationale sud-africaine traîne aussi des casseroles. En 1997, il a été révélé à la suite d’une enquête que Mme Baleka Mbete avait obtenu frauduleusement son permis de conduire. C’était à la suite du démantèlement d’une vaste affaire de corruption dans les centres d’examen des permis de conduire de la région de Mpumalanga. Des permis étaient délivrés en échange de pots-de-vin. La révélation a contraint Mme Baleka Mbete à reconnaître son erreur tout en se défendant d’être trop occupée pour faire la queue. Mme Baleka Mbete est également citée dans le scandale de Travelgate. Elle fait partie des 200 parlementaires sud-africains qui auraient abusé des subventions de voyage accordées aux parlementaires. En 2006, lors de l’investiture d’Ellen Johnson-Sirleaf (la présidente libérienne), Mme Baleka Mbete a affrété un jet pour un coût de 471.900 rands (environ 50.000 euros) afin de se rendre au Liberia. Ce qui avait été dénoncé à l’époque en Afrique du sud.
Toutes ces révélations promettent de chaudes empoignades verbales lors de la campagne pour la succession de Zuma. Sans aucun doute, la nuit des longs couteaux fera des victimes à l’issue de scrutin interne.
Anani GALLEY & Bella EDITH
