Tobrouk (© 2020 Afriquinfos)- On est loin des assises voulues par l’UA, la Ligue Arabe ou encore l’ONU pour mettre fin au conflit libyen. A la demande du Parlement de Tobrouk acquis à la cause du Général Khalifa Haftar, l’Egypte est sollicitée pour mener une offensive sur le sol libyen afin de stopper l’avancée des troupes du Gouvernement d’Union nationale basé à Tripoli, soutenu par la Turquie.
Le Président Egyptien Abdel Fattah al-Sissi l’avait laissé entendre il y a quelques semaines. Ses troupes s’impliqueront directement dans le conflit libyen si les troupes du Gouvernement de Tripoli, qui ont repris du poil de la bête ces derniers mois, fortes du soutien de la Turquie, continuaient leur avancée. Ces forces pro-Tripoli ne devaient notamment pas s’approcher de l’axe nord-sud entre Syrte, ville stratégique (450 km de Tripoli) et la base aérienne d’Al-Joufra, qui ouvre l’accès aux gisements pétroliers libyens. C’est une «ligne rouge» à ne pas franchir, avait prévenu le Président égyptien.
Ces déclarations ont été soutenues par le Président du Parlement de Tobrouk Aguila Saleh. C’est ce même Parlement basé à l’Est qui vient d’appeler l’Egypte à une intervention militaire en Libye, en évoquant « une menace imminente pour la sécurité nationale», autant de la Libye que de l’Egypte. «Nous appelons à des efforts conjoints entre les deux pays frères, la Libye et l’Égypte, pour assurer la défaite de l’envahisseur occupant et préserver notre sécurité nationale commune», a plaidé ce Parlement via un communiqué. En parlant d’«envahisseur», le doigt accusateur est pointé vers la Turquie qui ne cache pas son soutien franc et massif au gouvernement basé à Tripoli et reconnu par la Communauté internationale.
L’Egypte et la Turquie sont à couteaux tirés depuis la prise de pouvoir d’Al-Sissi qui a décapité en Egypte le mouvement des Frères Musulmans, qui a pignon sur rue du côté d’Ankara.
Boniface T.
