Laurent Gbagbo au bercail: Première apparition publique, nouvelles orientations politiques 

Afriquinfos Editeur
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Abidjan (© 2021 Afriquinfos) – Revenu dans son pays tel un messie, le jeudi 17 juin dernier après 10 années passées dans les méandres de la justice internationale, Laurent Gbagbo, n’a pas l’intention de vivre reclus. Ce dimanche, c’est une apparition inattendue qu’il a faite à la Cathédrale du Plateau à Abidjan. L’ancien Chef d’Etat ivoirien s’était déjà fendu d’un communiqué dans lequel il s’offusquait des violences policières qui ont émaillé son retour en Côte d’Ivoire.

Pas un seul mot n’a été prononcé par Laurent Gbagbo ce dimanche à la Cathédrale du Plateau alors qu’il participait à la messe du jour, mais sa seule présence a suffi à mettre en émoi les fidèles présents. Un chapelet blanc lui a été offert par le cardinal Jean-Pierre Kutwa qui n’a pas manqué de lui adresser un message : «Le train de la réconciliation est sur les rails, mais il faut que le train aille jusqu’à la gare de la paix», a vivement conseillé le prélat dans une effervescence particulière.

A l’image de son arrivée en grandes pompes, le retour de l’ex détenu de la Haye, suscite de grands espoirs chez ses partisans qui attendent qu’il se prononce sur l’actualité socio-politique du pays. L’homme de Gagnoa n’a pas encore décliné son agenda politique. Seule certitude, il se rendra à Mama dans son village pour s’incliner sur la dépouille de sa mère, morte alors qu’il était en prison à la Haye. L’ancien Chef d’Etat n’est pas pour autant resté totalement muet.

Dans un communiqué qui lui est attribué, son parti, le Front Populaire Ivoirien (FPI), a fustigé les violences et échauffourées survenues le jeudi dernier en marge du retour de Laurent Gbagbo. Des centaines de ses partisans venus l’accueillir à l’aéroport, ont été dispersés à coups de gaz lacrymogène. Des arrestations ont été annoncées par les autorités ivoiriennes.

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Pour «Opah», rien ne justifiait cette violence. Il regrette que la jeunesse ivoirienne ait eu à payer «le prix lourd illustré par des blessures graves causées par une violence brutale que rien ne justifiait». Laurent Gbagbo a dans son communiqué appelé le pouvoir d’Abidjan à faire preuve de «retenue pour donner enfin une chance à la réconciliation de prospérer», car à ses yeux, «le Chemin vers la réconciliation est encore long».

Boniface T.