Guinée: la mobilisation contre un supposé 3e mandat recommence

Afriquinfos Editeur
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Conakry (© 2020 Afriquinfos)- Après trois mois de répit en raison de la Covid-19, les manifestations contre un éventuel troisième mandat d’Alpha Condé ont repris à Conakry ce 20 juillet. En dépit des arrestations et interpellations tous azimuts, les leaders du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) ont envahi des rues de la capitale et d’autres villes pour dénoncer « les velléités d’Alpha Condé de s’offrir une présidence à vie ».

Le FNDC, collectif de partis, syndicats et représentants de la société civile, appelle à manifester depuis octobre dernier pour faire barrage à une nouvelle candidature du président Condé à la présidentielle 2020.

Convoqué par la direction de la police judiciaire, Ibrahima Diallo un des leaders du mouvement, semble imperturbable: «Je lance un appel à la détermination du peuple de la Guinée, que personne ne s’inquiète puisqu’au-delà de la convocation, ils ont envoyé la police chez moi pour m’arrêter pour pouvoir casser la dynamique de la mobilisation, mais que le peuple soit rassuré que je reste déterminé et engagé. Et rien ne pourra me faire reculer», a-t-il affirmé.

Les tentatives de médiation de la communauté internationale n’ont visiblement pas réussi à calmer ni l’opposition ni le pouvoir qui continue de dérouler le chronogramme pour l’organisation de l’élection présidentielle prévue en octobre prochain.

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Le FNDC annonce 20 blessés dont 5 par balles : la police conteste

Le Front vient de dresser un premier bilan des manifestations de ce 20 juillet. Alors qu’il dénonce l’usage des armes de guerre  par les forces de l’ordre, et  déplore 20 blessés, 5 par balles dont 2 dans un état critique, le ministère de la Sécurité a contesté ce bilan. Indiquant qu’aucun civil n’a été blessé dans les échauffourées.

« Malgré le caractère pacifique de la manifestation, le sens élevé de civisme et de responsabilité des manifestants, les forces de défense et de sécurité ont, à nouveau, réprimé les citoyens en faisant usage des armes de guerre. Le triste bilan provisoire de cette répression féroce est d’au moins 20 personnes blessées dont 5 par balles, et 2 dans un état très critique. Plusieurs dizaines d’arrestations ont également été enregistrées dont un groupe de femmes à Lansanaya », indiquent les opposants dans un communiqué publié dans la soirée de ce lundi 20 juillet 2020.

Arrivé au pouvoir en 2010, Alpha Condé accusé de «haute trahison» par ses opposants, a récemment fait modifier la Constitution guinéenne à travers un référendum contesté. Il n’a pas encore déclaré sa candidature pour la présidentielle du 18 octobre prochain. Son parti, le RPG arc-en-ciel devrait se prononcer sur le sujet le 5 août prochain, à l’issue d’une convention très attendue dans la classe politique guinéenne.

V. A.