Banjul (Afriquinfos 2016) – Le candidat unique choisi par l’opposition a démissionné de son parti. Il l’a annoncé ce mardi et indiqué que c’est pour bien assumer son rôle et affronter Yahya Jammeh, le président sortant lors de l’élection présidentielle de décembre prochain.
C’est dans une lettre adressée à la Commission électorale indépendante (CEI) qu’Adama Barrow a fait part de sa démission du Parti démocrate unifié (l’UDP) pour mieux représenter la large coalition qui l’a choisi. «En tant que porte-drapeau de la coalition de l’opposition (…), je tiens à vous informer que je vais me présenter en tant que candidat indépendant», lit-on dans la lettre. Après ce courrier, l’opposant doit déposer son dossier de candidature aujourd’hui auprès de la Commission électorale indépendante (CEI).
C’est depuis le 31 octobre dernier qu’Adama Barrow, 51 ans, a été désigné candidat unique de l’opposition à la présidentielle. Il a été choisi par sept (07) partis d’opposition. Des prétendants comme Isatou Touray (première femme en lice pour une présidentielle dans l’histoire de la Gambie, experte en développement, elle dirige une association qui lutte contre les mutilations génitales féminines), s’est retirée au profit du membre de l’UDP. Ce parti est la principale formation de l’opposition gambienne dont plusieurs responsables, y compris son chef, Adama Darboe, sont toujours détenus à la suite des manifestations organisées en avril dernier. Isatou Touray a affiché son soutien à la coalition de l’opposition pour le scrutin du 1er décembre dont la campagne devra démarrer le 16 novembre prochain.
Cependant, la CEI a déjà reçu ce lundi le dossier d’un candidat, Mama Kandeh, ancien membre de l’APRC (parti de Yahya Jammeh). S’il s’est dit confiant de remporter la présidentielle, sa candidature n’emballe pas. Il est soupçonné d’être toujours de connivence avec son «ancienne maison». Il se dit qu’il est financé par le chef de l’Etat gambien. Mais Mama Kandeh a toujours rejeté les accusations et s’est défendu d’être un instrument utilisé par le pouvoir en place pour diviser l’opposition. Il a même assuré qu’aucun parti ou individu ne l’a poussé à se porter candidat et qu’il n’a pas été financé par le chef de l’Etat gambien. Mama Kandeh a été exclu de l’APRC depuis avril 2013, pour des raisons qui n’ont jamais été élucidées.
Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 1994, Yahya Jammeh a été élu une première fois en 1996, puis constamment réélu depuis. Il entend entamer un cinquième mandat au soir du 1er décembre prochain.
Anani GALLEY
