Togo: Après 2018, un nouveau boycott en vue d’une large frange de l’opposition togolaise à des scrutins majeurs?

Afriquinfos Editeur
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Brigitte Adjamagbo-Johnson de la DMK.

Lomé (© 2023 Afriquinfos)- Présentée comme la nouvelle aile dure de l’opposition togolaise depuis  la présidentielle de février 2020, la DMK (Dynamique Mgr Kpodzro, (somme de 7 partis politiques de l’opposition et de 7 organisations de la Société civile) a reçu ce 2 avril un coup de semonce de son parrain, Mgr F. K. Kpodzro, au sujet de sa participation aux régionales et législatives 2023. Le prélat conditionne toute participation de la DMK à ces scrutins «à la résolution du différend post-électoral de 2020».

«Pour ce qui me concerne, il n’est pas question que la Dynamique qui porte mon nom participe à un simulacre d’élections de trop, tant que le contentieux électoral du 22 février 2020 (…) n’est pas réglé», a exigé Mgr Kpodzro. L’archevêque émérite de Lomé a davantage précisé que «quiconque tentera sous quelques prétextes que ce soit de participer à cette élection (…) me verra sur son chemin». «Je n’ai pas l’intention de me taire, je me battrai», a encore prévenu l’ex président du Parlement de Transition au Togo, en soulignant que son «exil et celui de son parrain Agbeyomé Kodjo seraient vains, si la DMK s’aligne sur une nouvelle élection, sans résolution du différend de 2020».

Depuis plusieurs mois pourtant, les composantes de la DMK n’ont jamais fermé la porte à leur participation aux régionales et législatives 2023 au Togo, tout en demandant l’amélioration du cadre électoral. Ce fut encore le cas lors d’une sortie de la Coordination de la DMK le 31 mars 2023 devant la presse locale. «Nous réclamons des élections inclusives, transparentes, équitables et le règlement du contentieux post-électoral de 2020. Dans le même sens, nous plaidons pour une solution pour les exilés politiques et le règlement de la question sécuritaire dans les Savanes avant la tenue de prochaines élections au Togo», explique G. Adja, membre de cette Coordination. Ce dernier appelle alors l’opposition togolaise à un nouveau rassemblement, «et souhaite des solutions consensuelles aux maux politiques latents du Togo».

Incommodée par ce coup de semonce de Mgr Kpodzro, la Coordinatrice de la DMK, Brigitte Adjamagbo-Johnson a rappelé ce 3 avril 2023 que «le prélat demeure une autorité morale, un modèle. Nous allons donc faire de notre mieux pour que le Togo retrouve l’alternance telle que choisie par le peuple en 2020. Nous avons pris bonne note des observations de Mgr Kpodzro sur les prochaines élections».

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La CENI (Commission électorale) est avancée dans l’organisation de ces deux scrutins. Tous les principaux débats politiques autour du cadre électoral togolais ont été menés au sein des CNEAP (Concertations nationales entre acteurs politiques qui se sont tenues de 2020 à 2021) et se poursuivent au sein des CPC (Cadre permanent de concertation). Deux cadres de discussions boycottés par la DMK depuis 2020 !

L’opposition radicale togolaise avait boycotté en bloc la tenue des législatives 2018 pour protester contre les conditions de son organisation «jugées non consensuelles». La DMK a soutenu en 2020 la candidature d’Agbéyomé Kodjo à la présidentielle de février 2020. Scrutin dont elle conteste toujours les résultats. Aucune date n’est encore fixée pour la tenue des régionales et législatives 2023, mais la CENI (Commission électorale) est très avancée dans la tenue de ces joutes électorales.

 

Par GGKE