Péril sécuritaire en Afrique de l’ouest et au Sahel à fin 2021 : Signaux dans le rouge selon l’ONU

Afriquinfos Editeur
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New York (© 2022 Afriquinfos)- Au cours d’une présentation faite le 10 janvier dernier par visioconférence devant le Conseil de Sécurité de l’ONU, le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mahamat Saleh Annadif, a dressé le tableau politique, sécuritaire et environnemental de la région. L’officiel onusien a fait part de sa préoccupation quant à l’avancée de l’insécurité dans les pays côtiers en Afrique de l’Ouest.

 Dans un rapport couvrant la période du 18 juin au 21 décembre 2021, Mahamat Salaeh Annadif a dans un premier temps salué les avancées démocratiques qu’a enregistré la région Afrique de l’Ouest malgré les soubresauts qu’elle connait notamment en Guinée et au Mali où des coups d’Etat ont été perpétrés.

Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel a pris les exemples des élections réussies au Cap Vert et en Gambie indiquant qu’elles «confirment l’attrait de la démocratie, comme le plus sûr vecteur de façonner l’avenir des communautés».

M. Annadif a également salué les progrès accomplis par la Commission mixte Cameroun-Nigeria en charge de la mise en œuvre de l’arrêt de la Cour Internationale de Justice sur le conflit frontalier entre les deux pays, depuis sa création en 2002. «Ces réalisations sont autant d’exemples positifs de résolution des conflits, démontrant concrètement la manière dont le règlement pacifique des différends frontaliers peut renforcer la confiance et la coopération bilatérale entre des pays voisins», se réjouit-il.

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C’est sur le plan sécuritaire que le collaborateur d’Antonio Guterres dresse un tableau quelque peu sombre : « Il est certain que l’Afrique de l’Ouest et le Sahel continuent de progresser dans plusieurs domaines. Cependant, l’insécurité dans la sous-région compromet ces avancées durement acquises », a déclaré M. Annadif.

Malgré les efforts nationaux, régionaux et internationaux, la situation sécuritaire dans la région demeure complexe et difficile. Les groupes extrémistes violents continuent d’étendre leur champ d’opérations au Sahel, notamment dans la zone des trois frontières du Liptako-Gourma entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger, ciblant à la fois les civils et les forces de sécurité.

«Au Nigeria, le regain de criminalité et de conflits entre agriculteurs et éleveurs a détourné l’attention de la violence extrémiste dans le nord-est, qui reste néanmoins omniprésente. D’autres incidents, bien que de faible ampleur, dans le nord de la Côte d’Ivoire, du Bénin et du Togo démontrent que la menace tant évoquée des actes de terrorisme se déplaçant du Sahel en direction des pays côtiers du Golfe de Guinée est une réalité», a souligné le Représentant spécial.

Mahamat Saleh Annadif a entre fait savoir que le corolaire de cette crise sécuritaire est la crise humanitaire multiforme que vit la région, «caractérisée par la hausse des prix des produits alimentaires, l’augmentation de la pauvreté du fait de la COVID-19 et la perte des récoltes du fait de la sécheresse».

Boniface T.