Afrique : Des chefs d’Etat soutiennent le journal Charlie Hebdo, Paul Biya s’offusque

Afriquinfos Editeur
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Le Nigérien Mahamadou Issoufou, allié majeur de la France dans la lutte contre le terrorisme au Sahel et dans la libération d’otages français ces derniers mois, le Tchad et l’Algérie, autres partenaires de Paris dans cette guerre contre le jihadisme au Sahel, représentés par leur Premier ministre n’ont pas voulu rester en marge de cette rencontre, symbole de la lutte contre le terrorisme.

Les présidents gabonais Ali Bongo Ondimba, béninois Boni Yayi, togolais Faure Gnassingbé et sénégalais Macky Sall, se sont  également rendus ce dimanche à Paris à cette occasion.

Malgré l’implication française et onusienne, le Sahel continue d’abriter des foyers nourris du terrorisme, susceptibles de déstabiliser les Etats de la région et de devenir des zones d’entraînement pour les apprentis jihadistes européens. Aussi la venue à Paris du président malien Ibrahim Boubacar Keïta, qui a été l’un des premiers chefs d’Etat africains à annoncer sa participation, est-elle un symbole fort. IBK a déclaré à RFI que sa venue était « un devoir élémentaire de solidarité ».

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De l’autre côté, à Bamako, la décision du président de se rendre en France est plutôt saluée. L’intervention militaire française de 2013 dans le nord du Mali constitue un argument majeur pour justifier le déplacement du président IBK à l’occasion de cette marche.

Si les opérations françaises ont clairement permis de réduire la force de frappe des groupes jihadistes, qui avaient occupé le nord du Mali pendant près d’un an en 2012, la menace terroriste est loin,  d’être éradiquée. Dans le nord du Mali, les attaques terroristes sont quotidiennes. Plusieurs villes ont été ciblées cette semaine ; des bâtiments publics ont été saccagés à Djoura, sept casques bleus ont été blessés à Kidal et des tirs ont retenti à Tenenkou.

Même si  plusieurs autres chefs d’état n’ont pas fait le déplacement ce dimanche, la plupart a condamné l’attentat dont a été victime l’hebdomadaire français. Le président  camerounais s’était également prononcé mercredi dernier à cet effet : «Il est clair que dans de telles circonstances, la seule réponse ne peut être que la mobilisation concrète et la détermination de tous contre la barbarie», avait il dit, évoquant un «attentat ignoble», et un «acte odieux des adeptes de la violence et de la terreur».

Cependant, aujourd’hui, Paul Biya semble ne pas apprécier ce soutien indéfectible de ses pairs à l’égard des victimes français au détriment des africains.

«Mes collègues Africains rendent des hommages aux morts français, mais les morts de chez nous ils s’en foutent. Vous faites honte à l’Afrique», a tweeté  Paul Biya. Le Chef de l’Etat du Cameroun condamne les présidents africains qui n’ont jamais manifesté un soutien à l’égard du Cameroun et du Nigéria qui ont perdu plus 10.000 personnes depuis 10 ans à cause du terrorisme. Ces deux pays vivent depuis plusieurs mois des tensions politiques et sociales à cause de Boko Haram.

                                           P. Amah