Bourse de Tunis: Le marché financier et l’Etat devraient renforcer le financement de l’économie

Afriquinfos Editeur
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Ceci estiment que cette contribution est faible en 2011 par rapport à celle enregistrée dans les trois années précédant (2008-2010), notamment dans le financement de l'investissement privé.

En 2011, "la participation du marché financier au financement de l'investissement privé a atteint 5% en raison des événements survenus suite à la révolution entrainant une baisse des investissements, un arrêt de l'activité de certaines entreprises", a déclaré samedi à la presse Mohamed Bichiou, directeur générale de la Bourse de Tunis.

Au cours des dernières années, a-t-il souligné, "la contribution de la Bourse au financement de l'économie était de 10% avec une pointe de 12% en 2010, soit la plus forte contribution enregistrée depuis la création de la Bourse de Tunis".

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D'après M. Bichiou, la "faible contribution" de la Bourse de Tunis dans le financement de l'économie tunisienne revient essentiellement "à la qualité de l'environnement des affaires dans lequel elle évolue".

"Aujourd'hui, a-t-il révélé, le marché financier exerce dans un environnement de concurrence déloyale, car la transparence financière n'est pas systématiquement respectée par les autres institutions en l'occurrence les banques".

Pour pouvoir lever des fonds en bourse, "toute entreprise est obligée à publier un prospectus destiné à l'information du public comportant des données sur son organisation, situation financière et surtout ses perspectives de développement", a rappelé le premier responsable de la Bourse de Tunis.

Même pour l'entreprise cotée en bourse, a-t-il insisté, elle " doit fournir périodiquement au marché financier ses états financiers audités", mais "les banques ont cette tendance à n'assurer aucun suivi de la situation des entreprises qu'elles financent en se limitant à superviser les mouvements des comptes de ces entreprises".

Pour ce qui est du rôle de l'Etat tunisien, M. Bichiou a indiqué que les pouvoirs ont un rôle majeur à jouer dans la dynamisation du marché financier et l'édification d'une "culture boursière". A la lumière de la "quasi-absence" en bourse d'entreprises relevant de la tutelle de l'Etat et opérant dans des secteurs stratégiques (transport, mines et énergie), leur introduction en bourse "requiert une volonté politique", a encore affirmé M. Bichiou, s'exprimant conscient que "la cession au public d'une partie de la part de l'Etat dans le capital de ces entreprises sera bénéfique pour l'Etat, l'entreprise et le marché financier".

Selon le responsable tunisien de Bourse, la cession de 5 ou 10% du capital de ces entreprises (étatiques ou semi-étatiques) permettra à l'Etat tunisien de contrôler ses entreprises et de leur donner plus de transparence "puisqu'elle seraient directement supervisées par le marché financier", a-t-il expliqué.

Les efforts de la Bourse de Tunis de développer le marché financier tunisien et contribuer dans la relance économique du pays seront appuyés à partir d'avril 2012 par le lancement d'une campagne de promotion ciblant quatre niveaux à savoir "les entreprises potentiels cotables, les médias (formation boursière), les professions libérales ainsi que la classe estudiantine, toutes catégories confondues", selon son directeur général.