Tunisie : Approche syndicale pour la nouvelle Constitution

Afriquinfos Editeur
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Constitué de 11 chapitres, le projet de constitution avancé par l'UGTT propose la création d'une instance supérieure indépendante pour la justice financière avec pour principale mission le contrôle des comptes publics.

Ce projet plaide également pour la création d'un poste de " médiateur républicain" appelé à "respecter les libertés fondamentales par les structures administratives, les collectivités locales et les établissements publics", a rapporté " Le Temps" citant le document du projet de constitution de l'UGTT.

Depuis ses premiers articles, ce projet de constitution énonce les droits et libertés fondamentales "comme l'égalité, la liberté de croyance, d'expression, le droit de créer des partis politiques et des organisations, le droit de manifestation et celui à un travail décent et à l'action syndicale".

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D'après la vision syndicale, les droits économiques et sociaux dont l'emploi, la santé et l'habitat doivent être inclus dans la constitution surtout que "ces droits n'avaient pas droit de cité dans la constitution de 1959", toujours selon "Le Temps".

 L'UGTT réalise dans ce sens que "la question de la création d'emplois relève de la politique socioéconomique des gouvernants et reste tributaire de la conjoncture économique et de la qualité du climat des affaires et de la bonne volonté des investisseurs".

Arrivant au régime politique qui devrait diriger la Tunisie après l'instauration d'une nouvelle constitution, le projet de l'UGTT se veut favorable avec un régime équilibré avec une " séparation claire" des pouvoirs et un équilibre entre l'exécutif et le législatif."

 Le pouvoir législatif doit revenir à une assemblée populaire élue au suffrage universel par un scrutin libre et direct". Quant au pouvoir exécutif (dont les prérogatives devront être définies par cette assemblée populaire), "il sera partagé entre le Président de la République et le Premier ministre".

Ainsi, l'approche de la centrale travailliste tunisienne demeure plus proche de celle exprimée par plusieurs composantes de la société civile et d'un groupe d'experts politiques tunisiens qui pensent qu'un régime mixte (présidentiel et parlementaire) sera le plus convenable pour la Tunisie.

Selon la presse locale, les Tunisiens ne cherchent plus à subir les avatars d'un présidentiel qui deviendrait dictatorial et reste à éviter l'instabilité et l'incertitude qui caractérisent les régimes parlementaires favorables à un pouvoir absolutiste et sans limites d'un chef de gouvernement ou d'un groupe de partis.

A l'exception du Mouvement Ennahdha (parti au pouvoir) qui a opté pour un régime parlementaire, la majorité des autres propositions "versent dans l'option du panachage entre les deux régimes présidentiel et parlementaire", selon le quotidien "Le Temps".