La Constituante discute avec le gouvernement sur des dossiers d’actualité

Afriquinfos Editeur
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Le débat a été manqué par l'absence du bloc parlementaire démocratique (opposition) qui a boycotté les discussions avec les membres du gouvernement à cause de l'insuffisance du temps de parole accordé lors du débat (une minute pour chaque député).

 L'intervalle d'une minute pour un député de chaque bloc parlementaire "nous demeure réduit d'autant plus qu'il exclut le rôle des députés d'exprimer leur avis et discuter avec le gouvernement à la lumière d'une "situation politique, sociale et économique explosée", a déclaré à l'agence de presse XINHUA, M. Issam Chebbi; député et membre du bloc parlementaire démocratique.

La réduction du temps de parole à une minute, a-t-il poursuivi, pourrait être due "au fait que le gouvernement n'est pas encore prêt à répondre aux différentes interrogations des députés et du peuple". L'opposition a demandé le même temps de parole accordé au bloc parlementaire de la coalition tripartite majoritaire (Troïka).

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"La répartition du temps de parole pour chaque bloc parlementaire ne relève pas du hasard mais plutôt chaque bloc a bénéficié d'une durée d'intervention par rapport au nombre de ses députés. Reste à bien gérer cette durée en la partageant entre les différents députés", a expliqué Mme Meherzia Laabidi, première vice-présidente de la Constituante. "Les discussions avec les membres du gouvernement seront " axées notamment sur les affaires sociales suite à la vague de froid, des chutes de neiges, des inondations et toujours le problème d'emploi (..)", a révélé Mme Laabidi à XINHUA.

 Le ministre de l'Intérieur, a-t-elle ajouté, donnera certes des éclaircissements sur l'état des lieux sécuritaire dans le pays outre les efforts déployés afin d'acheminer les aides aux sinistrés dans certaines régions tunisiennes. Parmi les questions que l'opposition à la Constituante a voulu aborder avec les membres du gouvernement figurent la politique extérieure tunisienne et la position de la Tunisie sur la crise syrienne et précisément la tenue vendredi passé à Tunis de la conférence internationale des "Amis de la Syrie".

Le gouvernement doit répondre à plusieurs questions d'actualité dont "sa position par rapport à l'affaire syrienne, à la poursuite des symboles de corruption sous l'ancien régime déchu, la récente visite du chef du gouvernement en Arabie Saoudite et les raisons d' abandonner la demande d'extrader Ben Ali outre des dossiers comme le liberté de la presse et le manque de visibilité sur la voie de la relance économique (..)", a encore confié M. Issam Chebbi au correspondant de XINHUA.

Concernant l'affaire syrienne, l'opposition tunisienne réitère son refus à la tenue à Tunis de la conférence des "Amis de la Syrie" ce qui a représenté une "décision précipitée mais également une tentative de protéger de certaines parties internationales qui essayent d'internationaliser cette affaire". "Il ne faut jamais faire du soutien tunisien de la révolution syrienne et ses aspirations à la liberté un argument pour permettre à des forces internationales de redistribuer les cartes dans la région", selon M. Chebbi.

Après avoir proposé d'accorder le refuge politique au président syrien Al-Assad en Russie, le président tunisien Marzouki a exprimé dans un récent communiqué de la présidence l'accord d'asile politique d'Al-Assad en Tunisie.

Dans ce sens, " les relations entre la Tunisie et la Russie sont excellentes et la proposition du président provisoire Marzouki concernant l'accord d'asile politique à Bachar el-Assad est une proposition discutable", a déclaré à la presse M. Rafik Abdessalem, ministre tunisien des Affaires étrangères en marge de la séance plénière de la Constituante.

La proposition d'asile politique en Tunisie du président Al- Assad "intervient dans le cadre des résolutions politiques possibles pour la crise en Syrie précisément celle de la Ligue arabe appelant Al-Assad à céder ses pouvoirs à son vice-président semblablement au cas du Yémen", a encore souligné M. Abdessalem.