Tunisie: La relance économique ne s’invente pas mais se concrétise

Afriquinfos Editeur
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Un constat qui a été confirmé jeudi à l'Agence de presse Xinhua par certains économistes, universitaires et politiciens tunisiens qui ont remarqué que "l'année 2011 se déclenche malheureusement avec les mêmes indicateurs alarmants de l'année 2011", a souligné M. Chedly Ayari, universitaire, politicien et ancien ministre de l'Economie nationale (années 1970), dans une interview accordée jeudi à Xinhua.

Actuellement, l'enjeu en Tunisie "est sur le point de devenir la solidité du tissu social", a précisé M. Ayari exprimant son inquiétude quant à la persistance des perturbations sociales, des sit-in et des blocage de l'activité économique à travers le pays.

"A la lumière des indicateurs économiques publiés récemment et les déclarations de certains responsables du nouveau gouvernement, le jugement sur la situation actuelle doit se faire dans toute la vigilance requise sachant que depuis juillet 1986 la croissance économique a atteint son plus bas taux en 2011 avec 0,2%", selon M. Chedly Ayari.

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Partant du 23 octobre dernier jusqu'à la fin de 2011, la Tunisie, a-t-il ajouté, a connu les neuf semaines les plus " terribles" de l'année de la révolution où "le problème ne réside pas dans le manque de richesses mais plutôt dans la déficience de la gouvernance de la révolution même".

L'ancien ministre tunisien a indiqué dans ce sens que le budget d'Etat tunisien pour 2011 a réservé une enveloppe d'environ 21,5 milliards de dinars (environ 13 milliards de dollars) au titre du développement de l'investissement contre "pratiquement la même enveloppe durant l'année 2010".

Partant de cette hypothèse, a-t-il expliqué à Xinhua, "le taux de croissance de l'année 2010 soit près de 3% dépasse de loin celui enregistré une année après soit 0,2%". Selon M. Ayari, " cette malgouvernance s'explique par un dualisme dans le modèle économique tunisien dont le développement s'est établi à plusieurs vitesses et d'une manière injuste entre les régions du pays".

L'ancien ministre tunisien voit que trois responsables "sont à la base de la catastrophe économique en Tunisie" à savoir : le gouvernement, la société politique et la société civile avec toutes ses composantes.

Les deux gouvernements qui ont dirigé la Tunisie après la révolution (de janvier 2011 jusqu'aux élections du 23 octobre 2011) , a-t-il rappelé, ont "exercé sous l'effet de la pression du peuple et ses aspirations immédiates et des exigences de la révolution dont l'emploi, le développement et la sécurité".

Cette situation a été aggravée par la création d'un nombre " très élevé de partis politiques dont le seul souci était la course à la Constituante et non pas la contribution dans la relance de la Tunisie notamment sur le plan économique".

Douze mois après la révolution et la chute d'un régime dictatorial, la relance économique de la Tunisie "ne s'invente pas mais plutôt elle sera tributaire d'une volonté politique claire et une mise en uvre rapide des décisions prises au niveau de l'investissement, du développement et de l'employabilité", a conclu M. Chedly Ayari.