Déclaration du Premier ministre du Canada pour rendre hommage aux troupes qui ont servi en Libye

Afriquinfos Editeur
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« Votre Excellence, Monsieur le Président Kinsella, Monsieur le Président Scheer, mesdames et messieurs les ambassadeurs et les commissaires, mesdames et messieurs les ministres, ministre MacKay, honorables sénateurs et députés, général Natynczyk, lieutenant-général Bouchard, membres des Forces armées canadiennes, distingués invités, mesdames et messieurs. C’est une journée mémorable, c’est une journée pour célébrer la réussite de la mission de l’OTAN en Libye, et la contribution du Canada à cette réussite. C’est une journée pour rendre hommage aux hommes et femmes extraordinaires de nos forces armées, qui y ont joué leur rôle; et bien-sûr c’est aussi une journée pour honorer le grand Canadien qui les a dirigés. Comme je l’ai dit, c’est un jour rempli d’honneurs.

« Évidemment, quand il s’agit des Forces armées canadiennes, l’honneur est quotidien. Il ne faut jamais oublier que ce n’est pas rien que de mettre sa vie en jeu, jour après jour, pour son pays : nous devrions constamment l’apprécier. Néanmoins, la journée d’aujourd’hui est spéciale parce que nous célébrons une grande victoire militaire : la réussite de la participation du Canada à l’opération Unified Protector et à l’opération Mobile, soit respectivement celle de la mission de l’OTAN en Libye et la contribution que le Canada y a apportée.

« C’est une journée pour rendre hommage aux extraordinaires hommes et femmes de nos forces armées, qui ont assumé leur rôle. C’est aussi une journée pour honorer le grand Canadien qui les a dirigés.

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« Ces missions ont été entreprises pour servir un noble objectif admirable : protéger la vie de millions de civils libyens innocents. Je pense que nous nous rappelons tous qu’au moment où l’espoir du printemps arabe se propageait en Afrique du Nord, les Libyens ont commencé à réclamer les mêmes réformes que leurs voisins.

« Et pourquoi en aurait-il été autrement, après quatre décennies d’une dictature si brutale et psychotique qu’elle avait littéralement isolé leur pays du reste du monde?

« Nous nous rappelons aussi comment le régime Kadhafi a réagi, en lançant toute la fureur l’État – la police, l’armée et la force aérienne – contre eux en traitant les manifestants de « microbes », de « rats » et de « salauds ». Le régime avait aussi exigé que la Libye soit nettoyée « maison par maison ». C’était un appel au génocide. C’est pourquoi le Conseil de sécurité des Nations Unies, avec l’appui de la Ligue arabe, a demandé à l’OTAN de soumettre la côte libyenne à un blocus. C’est pourquoi une zone d’exclusion aérienne a été établie dans le ciel libyen. Et c’est pourquoi le gouvernement du Canada a envoyé plus de 2000 membres des Forces armées canadiennes se joindre aux alliés de l&r squo;OTAN pour soutenir les droits les plus fondamentaux de la population libyenne.

« Pendant plus de six mois, les frégates et les aéronefs de la Marine royale canadienne et de l’Aviation royale canadienne ont patrouillé le théâtre libyen, en effectuant une proportion démesurée des opérations compte tenu de l’effectif déployé.

« Les chiffres ne révèlent pas tout, mais il vaut la peine de répéter que les avions de chasse canadiens ont effectué près d’un millier de sorties – environ dix p. 100 du nombre total de sorties – sans restriction contre les militaires de Kadhafi. Les Canadiens devraient aussi savoir que la prise de Tripoli par les forces rebelles a été en grande partie facilitée par les missions des CF-18 qui les ont débarrassées du reste des forces mécanisées de Kadhafi.

« Pendant ce temps, les navires de la Marine royale canadienne, en plus de faire respecter le blocus naval, ont joué un rôle déterminant dans les opérations de renseignement, de ciblage et d’information. Pour la première fois depuis la guerre de Corée, un navire de la Marine royale canadienne – la frégate Charlottetown – a été la cible de tir ennemi.

« L’intervention des navires de la Marine royale canadienne et des aéronefs de l’Aviation royale canadienne, de concert avec les forces alliées de l’OTAN et de la Ligue arabe, a été extrêmement efficace. Grâce à cette intervention, la population libyenne a été capable de se défaire du carcan du régime de Kadhafi. Et grâce à leurs propres sacrifices, les Libyens ont maintenant la possibilité de se bâtir un avenir meilleur.

« Cette opération montre également, en passant, à quel point ce qui peut être demandé aux Forces armées canadiennes est considérable et tout à fait imprévisible, et cela à tout moment. Elle nous rappelle, notre obligation absolue de veiller à ce que les personnes courageuses et dévouées qui servent notre pays aient l’équipement et l’entraînement nécessaires pour faire leur travail de la manière la plus efficace et la plus sécuritaire possible.

« Notre gouvernement ne reste pas indifférent devant la mission accomplie par les hommes et des femmes qui portent l’uniforme. L’un des événements marquants pour moi cette année a été de rendre visite au mois de septembre aux membres des Forces armées canadiennes, à Trapani, en Sicile, et de pouvoir les féliciter personnellement pour leur rôle crucial à ce moment-là, dans la campagne de Libye.

« Je leur ai dit que leur professionnalisme indéfectible donnait à chacun d’entre eux la plus haute crédibilité. Je leur ai aussi dit – et cela vaut la peine de répéter ici, sur la Colline parlementaire : qu’il s’agisse de l’infanterie, de la marine, ou de l’aviation, les Forces armées canadiennes sont les meilleures au monde.

« Plus encore, je suis fier de vous rappeler que l’ensemble de la force de l’OTAN a été commandée avec grande distinction par le Lieutenant-général Charles Bouchard des Forces armées royales canadiennes. Général Bouchard, dans quelques instants, vous recevrez de Son Excellence le très honorable gouverneur général un souvenir concret de l’estime de votre pays. Mais Général, je tiens juste à vous le dire, à titre personnel, vous avez mené les opérations dans la plus pure tradition militaire canadienne. Je crois savoir que le signal de circonstance est « Bravo Zulu ».

« Par conséquent et au nom de ceux et celles qui sont rassemblés ici aujourd’hui et du gouvernement du Canada, veuillez accepter nos plus chaleureuses félicitations. Mesdames et messieurs, nous sommes rassemblés aujourd’hui pour honorer tous ceux qui, ici et ailleurs au Canada, sont revenus de la mission en Libye.

« Nos pensées accompagnent bien sûr leurs camarades qui servent encore à l’étranger dans le cadre de missions dangereuses, particulièrement en Afghanistan, où le Canada restera présent jusqu’en 2014. Notre mission en Afghanistan est déjà le plus long engagement militaire auquel le Canada a participé.

« Ne laissez jamais qui que ce soit remettre en question le fait que le Canada est prêt à maintenir le cap de ce qui est juste. En effet, nous croyons que dans un monde à la recherche d’espoir et de liberté, ceux qui préconisent le respect des droits de la personne doivent de temps en temps être prêts à passer à l’action.

« L’histoire nous apprend que la liberté s’épanouit rarement dans une terre qui n’a pas été remuée. Ainsi, même si rares sont les pays qui se passionnent autant que le nôtre pour la paix, un élan de générosité ne nous rendra pas aveugles face à l’injustice. Il est encore moins question que la « retenue et l’immobilité » nous rendent indifférents face aux oppresseurs. Que le ciel nous préserve de reculer alors que nous sommes capables d’agir quand la voie à suivre est claire.

« Notre gouvernement n’est pas de ceux-là. Ce n’est pas le genre du Canada. Et ce n’est pas non plus le genre des Canadiens. En Libye, nous avons fait ce que nous avions à faire et nous l’avons bien fait. Général, nous vous saluons, ainsi que tous ceux qui ont servi à vos côtés. Que Dieu vous bénisse tous. Que Dieu bénisse le Canada et bienvenue chez vous. »