Extradition du businessman Saab aux USA: La loi cap-verdienne supérieure à la Cour de la CEDEAO (Ministre J. Rosa)

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Praia (© 2023 Afriquinfos)- Les tensions entre le Cap-Vert et le Venezuela ne sont pas prêtes de s’apaiser autour de l’arrestation d’Alex Saab, un homme d’affaires colombien proche de Caracas, extradé aux USA en 2021 avec l’aide de Praïa. Le mardi 7 novembre dernier, nouvelles passes d’armes entre les deux pays lors de la séance de la quatrième évaluation du Cap-Vert, dans le cadre de l’examen périodique des droits de l’homme.

Lors de sa prise de parole pour commenter l’évaluation de l’examen périodique du Cap-Vert, le représentant vénézuélien au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, a déclaré que «Dans le cas de l’ambassadeur vénézuélien Alex Saab, nous regrettons et condamnons le fait que [Cabo Vede] n’ait pas respecté la décision du tribunal de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui a ordonné sa libération immédiate», permettant « son enlèvement illégal vers les États-Unis ».

Une intervention à laquelle n’a pas manqué de réagir Joana Rosa, ministre de la Justice du Cap-Vert, en répondant du tic au tac à l’officiel de Caracas.

«Il y a une séparation des pouvoirs, il y a des garanties constitutionnelles et le Cap-Vert n’est pas lié par les décisions du tribunal de la CEDEAO : nous avons des lois internes», a-t-elle déclaré. En cas d’extradition, il existe «une série de garanties pour que la personne extradée» ait accès à «une procédure judiciaire équitable, avec des garanties de défense, la dernière décision revenant aux autorités judiciaires», a-t-elle expliqué en outre.

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«Dans le processus de coopération ou de collaboration avec d’autres pays, le Cap-Vert respecte le droit international» et «dans un État de droit, ce n’est pas le gouvernement qui dicte la question de l’extradition, il est soumis au tamis du judiciaire, doté de ressources et de garanties constitutionnelles», a-t-elle ajouté.

L’affaire Alex Saab est au cœur de brouille diplomatique entre le Cap-Vert, le Venezuela, la Colombie et les Etats-Unis. Le businessman colombien qui a fait office d’envoyé Vénézuélien, et son partenaire Alvaro Pulido sont accusés aux Etats-Unis d’être à la tête d’un vaste réseau ayant permis à M. Maduro et à son régime de détourner à leur profit de l’aide alimentaire à destination du Venezuela. Le préjudice porte sur plus de 300 millions de dollars.

S. B.