Abidjan (© 2023 Afriquinfos)- La classe politique ivoirienne est dans l’attente de la formation d’un nouveau Gouvernement après que le Président Alassane Ouattara ait mis fin «aux fonctions du Premier ministre, Chef du Gouvernement, ainsi qu’à celles de ses membres» ce 6 octobre.
«En attendant la nomination du nouveau Premier ministre et la mise en place du nouveau Gouvernement, le Premier ministre et les membres du Gouvernement sortant sont chargés d’expédier les affaires courantes», souligne le communiqué officiel relatif à cette décision présidentielle. Selon l’esprit et la lettre de l’article 70 de la Constitution ivoirienne, Alassane Ouattara a exprimé «sa gratitude au Premier ministre Patrick Achi et à l’ensemble des membres du Gouvernement pour leur engagement au service de la Nation au cours de ces dernières années».
En poste depuis mars 2021, Patrick Achi avait succédé à deux prédécesseurs ayant quitté brutalement la scène politique ivoirienne, à savoir Hamed Bakayoko et Amadou Gon Coulibaly (décédés en pleine fonction). P. Achi avait démissionné en avril 2022, juste avant la nomination du vice-Président Tiemoko Meyliet Koné et un léger remaniement. La parenthèse de la nomination en avril 2022 a constitué le premier pivot de la projection d’ADO sur 2025. Place maintenant à la mise en route du pivot numéro 2 avec une équipe gouvernementale fidèle aux principes «ADOistes»: efficacité, sobriété, réalisme et capacité de projection hors de la Côte d’Ivoire.
Cap sur 2025
Le 28 septembre dernier, dans le cadre d’un Conseil des ministres, Alassane Ouattara avait prévenu ses ministres qu’une victoire aux élections locales (de septembre 2023) ne garantirait pas un maintien en poste ministériel. Et avait annoncé l’imminence d’un prochain remaniement gouvernemental. Une démarche qui se situe dans l’optique de la préparation du scrutin présidentiel de 2025.
La solide coalition au pouvoir (depuis 2010), RHDP, rassérénée par les résultats des dernières législatives et locales dans ce pays locomotive de l’économie de l’UEMOA (8 Etats) n’a pas de raison d’éprouver de grandes craintes politiques internes en général. Tant ses adversaires directs ne se sont pas encore remis des défaites de la présidentielle de 2020, ou peinent à se renouveler en interne depuis plusieurs années.
Le bilan socio-économique des trois quinquennats en cours d’achèvement d’ADO parle en faveur du RHDP. Sauf que beaucoup pensent déjà à l’après-ADO, au regard du contexte délétère dans lequel ce dernier a «dû accepter d’être à nouveau candidat pour un 3è mandat», alors même qu’il se préparait à couler une retraite politique bien méritée.
La rivalité en off sera rude dans l’entourage présidentiel si ADO confirme son passage à témoin en 2025. Quel que soit le visage du nouveau chef de la Primature ivoirienne, il devra jouer un rôle-clé dans l’achèvement des promesses présidentielles sur la période 2020-2025n notamment la valorisation de la jeunesse ivoirienne. Et devra aider le vice-Président à garder le cap des victoires électorales enregistrées par le RHDP depuis 2010.
A deux ans de la fin de son 3è quinquennat, ADO osera-t-il jouer un nouveau coup de poker politique en injectant de nouveaux noms dans la prochaine équipe gouvernementale, histoire d’élargir le champ de sympathie politique dont bénéficie le RHDP dans le pays?
La réponse à toutes les interrogations ne saurait tarder parce qu’ADO n’a jamais été partisan de prosopopées dans la prise de décisions essentielles pour l’avenir de la Côte d’Ivoire.
GGKE
